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Critiques Express

Twelve Deadly Coins    (1969)
Entré à la Shaw Brothers en 1964 en tant que directeur de la photographie et scénariste, Chui Chang Wang a rapidement gravi les échelons pour devenir assistant-réalisateur sur des films de Ho Meng Hua (Warlord And The Actress) et sur le premier Wu Xia Pian de l’histoire du studio, Tiger Boy de Chang Cheh. Sous le patronage de l’ogre de Hong-Kong (qui occupe le poste de superviseur), il débute dans la mise en scène dès 1965 et provoque une petite révolution avec Temple Of The Red Lotus. Œuvre séminale par excellence, Chui Chang Wang se voit accorder pour l’occasion un budget conséquent, des stars, de la pellicule couleur… le film de sabre est enfin sorti du ghetto du cinéma de genre mineur. Il enchaîne alors les tournages (de une à deux productions par an) et livre, en 1969, Twelve Deadly Coins, une œuvre qui n’a pas à rougir de la belle carrière de son réalisateur à la Shaw Brothers. (Chui Chang Wang suivra deux ans plus tard un certain Jimmy Wang Yu à la Golden Harvest et mettra en scène, pour lui, deux opus de la série des « One-Armed Swordsman »…)

Twelve Deadly Coins s’ouvre sur deux scènes d’exposition : d’un côté, le spectateur assiste à un massacre perpétré par une bande de tueurs à l’allure outrancière dirigée par un maître borgne (Fang Mien) ; de l’autre, un jeune homme de bonne famille (Ho Ming Chung) s’entraîne à une technique ancestrale sous les yeux des employés de son père (Tien Feng), de son frère adoptif (Lo Lieh) et d’une jeune femme (Jeng Man Jing). L’habileté du metteur en scène est de faire naître immédiatement un sentiment de malaise, provoqué dans chacun des camps par des personnages qui ne sont pas à leur place ou qui agissent étrangement. Au milieu des horribles assassins (Wu Ma, Tong Gaai, Lee Ho), la belle épéiste Yu Yung (Cheng Li) ne semble pas être parmi les siens… De même, Chiao Mao (Lo Lieh) aide son demi-frère Yu Hua (Ho Ming Chung) à son insu lors d’une démonstration martiale : est-ce pour l’aider à s’affirmer aux yeux des autres (il est l’héritier de la technique des « 12 pièces mortelles ») ou pour qu’il surestime ses propres forces ? Un comportement des plus ambigus qui s’accroît encore lorsque le spectateur comprend que les deux hommes sont amoureux de la même femme, Liu Jing (Jeng Man Jing).
L’intrigue peut alors se développer. Elle nous dépeint une société de convoyage dirigée par un maître en arts martiaux retiré du Jiang Hu, le vénérable et redouté Yu Chien Ping (Tien Feng), détenteur de la technique des « 12 pièces mortelles ». L’homme décide un beau jour de confier une première mission à son fils Yu Hua, transporter la solde de l’armée gouvernementale, et ordonne à son homme de confiance, Chiao Mao, de prendre enfin du repos. Mais ce dernier connaît les réelles capacités martiales du jeune homme et accompagne, en cachette, le convoi. La bande de Yuan Chung Lieh (Fang Mien) ne tarde pas à les attaquer et décime la quasi-totalité des gardiens. Les trois survivants, Yu Hua, Liu Jing et Shen Ming Yi (Chiu Hung), pensent que Chiao Mao a organisé l’embuscade et s’en retournent colporter la nouvelle. Injustement accusé, le bouillant artiste martial va tenter de récupérer le butin et prouver son innocence…

Comme il l’a fait pour ses précédentes œuvres, Chui Chang Wang a porté un soin tout particulier au récit de Twelve Deadly Coins (il en signe d’ailleurs le scénario). A la manière d’Alfred Hitchcock pour qui le thème du faux coupable obligé de prouver au monde entier son innocence est le meilleur des sujets, il jette son héros dans une intrigue rocambolesque. Chiao Mao aura ainsi le monde entier contre lui : les membres de la société de convoyage qui traquent le prétendu traître et les voleurs qui veulent se débarrasser de cet ennemi potentiel. Maltraité et torturé à la manière des héros des chambaras puis des westerns italiens, il semble n’être qu’un jouet entre les mains des puissants, lui le mal né (pauvre, il n’a pour richesses que sa force et sa loyauté). Lo Lieh est parfait en Chiao Mao, distillant dans son personnage cette petite touche d’ambiguïté qui fait que le spectateur n’est jamais tout à fait certain (du moins pendant une bonne partie du film) de son véritable rôle dans le massacre des convoyeurs. Son double inversé, nous le trouvons dans la personne de Yu Hua, enfant gâté car rejeton du patron, trop sûr de lui et bien faible face à l’ennemi. Ho Ming Chung, qui l’incarne avec conviction, n’a curieusement pas fait une grande carrière à la Shaw Brothers.
Les deux héroïnes féminines, quant à elles, complexifient et enrichissent l’histoire : elles aiment éperdument Chiao Mao mais vont réagir selon des principes bien différents. Liu Jing, qui appartient au clan des bons, perdra bien vite confiance en lui et n’hésitera pas à le rudoyer. Yu Yung, fille adoptive du méchant, se donnera corps et âme après un coup de foudre sur le champ de bataille. Pour l’une, l’amour est au-dessus de la raison et des règles du Jiang Hu (la dévotion sans partage envers le sifu – ici le balafré Yuan Chung Lieh qui l’a recueillie et élevée) ; pour l’autre, les sentiments ne doivent pas submerger l’intellect et le devoir. L’éternelle lutte entre nature et culture…
Mais si ces jeunes héros sont les principaux protagonistes de Twelve Deadly Coins, les maîtres du jeu demeurent les deux anciens qui semblent cacher un passé trouble. Pourquoi Yu Chien Ping, détenteur d’une technique martiale des plus respectées, a-t-il quitté le monde du Jiang Hu ? Pourquoi Yuan Chung Lieh semble-t-il s’acharner au-delà du raisonnable (ses hommes les plus proches se rebelleront finalement) sur la société de convoyage ? Un lourd secret pèse.

Le travail du couple le plus célèbre, Liu Chia Liang et Tong Gaai, sont fluides et agréables, alternant mouvements de foules et luttes en petits groupes : les années 60 s’achèvent et les progrès en matière de chorégraphie sont éclatants. Le meilleur reste cependant à venir.
David-Olivier Vidouze 7/17/2006 - haut

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