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Critiques Express

The Naval Commandos    (1977)
Après des années à avoir servi sous le drapeau des films d’arts martiaux, Chang Cheh poursuivait, entre Hong Kong et Taiwan, son recyclage dans le cinéma à grand spectacle. Quelques reconstitutions historiques approximatives (Marco Polo, Boxer Rebellion) et une première tentative de film de guerre (Seven Man Army) plus tard, il se lançait dans la réalisation d’une œuvre destinée à marquer le quarantième anniversaire du début du conflit sino-japonais (1937). Accompagné d’indéfectibles stars de la Shaw Brothers (David Chiang, Ti Lung et Fu Sheng), des artistes martiaux qui allaient devenir les Venoms (Chiang Sheng, Philip Kwok, Lu Feng et Lo Meng dans une brève apparition – seul manque Sun Chien), de récentes et talentueuses recrues (Chi Kuan Chun) et de pas moins de trois co-réalisateurs (Wu Ma, Pao Hsueh Lieh et Lau Wai Ban), l’ogre de Hong Kong souhaitait rendre hommage à la Chine à travers la représentation d’une page du conflit maritime entre les deux grandes puissances asiatiques.

The Naval Commandos s’ouvre sur une démonstration de force de la marine chinoise, un exercice grandeur nature avec troupes débarquant sur les plages et tirs de destroyers. Un vieil homme, An Qi Bang (Anthony Lau Wing), y assiste, visiblement ému, au milieu d’officiers en charge de l’exercice. Un militaire s’approche pour lui demander s’il a connu son père, le capitaine Hu Jing Duan (Chi Kuan Chun), mort en 1937 au cours d’une opération commando, quelques mois avant sa naissance. Ce héros, le vieil homme l’a bien connu puisqu’il faisait également partie du groupe d’hommes qui avait pour mission la destruction de l’Izuma, un navire de guerre japonais. Flash back, nous nous retrouvons en 1937, en plein conflit sino-japonais. Des officiers de la marine chinoise (Chi Kuan Chun, Anthony Lau Wing, Ti Lung, Woo Kei…) échafaudent un plan pour résister à l’envahisseur nippon. Parmi les combats à mener, le plus important s’avère être l’anéantissement d’un destroyer qui mouille en rade de Shanghai. Hu Jing Duan est alors chargé de se rendre à Shanghai pour monter une équipe afin de réaliser cet objectif. Sur place, il organise son plan d’attaque et croise bientôt le chemin du chef de triade Song San (David Chiang) qui, accompagné de son fidèle Xiao Liu (Alexander Fu Sheng), paraît bien proche des Japonais et notamment de l’officier Hiroda (Shan Mao).

Passé le premier quart d’heure, qui bénéficie de la participation de la marine taiwanaise (Chang Cheh a probablement filmé un exercice officiel national dans lequel il a intégré des gros plans d’acteurs), on s’aperçoit rapidement que The Naval Commandos tient plus du film d’espionnage que du film de guerre. Les décors marins sont donc troqués contre ceux plus classiques de quelques rues de Shanghai, de simples appartements, d’une riche demeure et de rares extérieurs. Chassez le naturel, il revient au galop…
Certes, on ne pouvait attendre un véritable film de guerre navale de la part d’un réalisateur de la Shaw Brothers, studio où l’économie et a rentabilité étaient les règles à suivre. Pour autant, on est en droit de se sentir quelque peu floué lorsque Chang Cheh ressert aux spectateurs ses sempiternelles séquences martiales, affrontements virils, héroïsme avec violons et flots de sang. Comment ne pas tiquer lorsque l’on revoit pour la centième fois Fu Sheng jouer le jeune homme hâbleur et orgueilleux qui provoque en duel martial le gentil Chi Kuan Chun (la scène au cours de laquelle ils s’affrontent semble tomber comme un cheveu sur la soupe et simplement justifiée par la nécessité de placer dans le film une séquence martiale…) avant de finir torse nu au combat à ses côtés ? Comment ne pas être agacé par le mélodrame sirupeux, les stéréotypes masculins… The Naval Commandos laissait augurer une bouffée d’air frais (marin ?) dans l’univers de Chang Cheh, mais il faudra bien déchanter. Hormis un prologue et un épilogue maritimes, rien n’a changé : le metteur en scène est peu inspiré et nous livre poncifs et clichés, comme une caricature de son monde.

Le cinéma de Chang Cheh est dénué d’humour (volontaire), c’est un fait. Il ne souffre pas le décalage, le second degré. Au contraire d’un Super Inframan ou d’un Colosse de Hong Kong, les trucages fauchés lui sont fatals. Et les risibles scènes d’attaques aériennes sont terribles pour le film : en un tour de main, elles font passer The Naval Commandos d’œuvre ratée mais sérieuse, en œuvre ridicule. Le ridicule ne tue pas, certes, mais on a maintenant la preuve qu’il fait couler…

Mais The Naval Commandos ne pèche pas que par ses lieux communs et son budget étriqué. Le film est lent et son rythme absolument pas maîtrisé. Il s’inspire incontestablement des grands films de guerre occidentaux tels que la coproduction américano-yougoslave Les Canons de Navarone (réalisée par Jack Lee Thompson en 1961) où un groupe de militaire avait pour mission, en terres grecques, de détruire une puissante arme ennemie. La trame du récit est identique mais le résultat bien loin de l’être… Est-ce dû au nombre important de co-réalisateurs (quatre) et d’assistants réalisateurs (trois) ? A des producteurs (quatre) trop présents ? Le spectateur a la très nette impression que le film n’est qu’une succession de saynètes, chacune mise en scène par une personne différente. The Naval Commandos perd en unité ce qu’il a probablement gagné en temps de tournage.

On reconnaîtra quelques thèmes chers à Chang Cheh, principalement celui du groupe, de l’amitié virile et de l’héroïsme. Une nouvelle fois, Ti Lung cristallisera la figure du sacrifice en restant à son poste jusqu’à la mort. Plus noble encore, Chi Kuan Chun fera passer la patrie avant son enfant en abandonnant sa femme enceinte. Une petite touche de nationalisme bienvenue en cet anniversaire du début du conflit sino-nippon. On saluera d’ailleurs la volonté d’apaisement des réalisateurs qui ne représenteront pas à l’écran des soldats nippons cruels et sadiques (alors qu’en 1937, année des massacres de Nankin, ils étaient plus proches des bêtes que des êtres humains…) mais seulement fiers et stupides.

Les amateurs de films d’action seront satisfaits par un beau final à bord du destroyer japonais, morceau de bravoure typique du cinéma de Chang Cheh, avec flots d’hémoglobine et de bravoure. Les autres ne tireront rien de The Naval Commandos.
David-Olivier Vidouze 4/9/2006 - haut

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