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Critiques Express

The Bloody Escape    (1975)
On peut lire sur certaines critiques en anglais que Chang Cheh aurait participé à la réalisation de Bloody Escape, voire même qu'il en serait le réalisateur officieux. Ceux qui affirment de telles choses n'ont pas dû voir beaucoup de films de l'ogre, ni de Sun Chung.

Loin des délires mysogines et des amitiés viriles chers à Chang Cheh, Bloody Escape n'est pas non plus traversé par les éclats de violence qu'on pouvait attendre avec un titre pareil, et le sang coule goutte à goutte, et non à flots. Les thématiques sont quant à elles très proches de celles qu'on trouve dans The Avenging Eagle, le scénario n'étant qu'une version simplifiée de ce dernier. Bloody Escape n'est malheureusement pas porté par les mêmes dilemmes cornéliens, et les conflits moraux du héros restent très simplistes.

On notera en revanche une scène intéressante, qui agit un peu comme un miroir du passage dans lequel Ma yong Chung ramasse la pièce de Tam Si dans Boxer From Shantung. Alors que dans le film de l'ogre, le héros est au stade le plus bas et se dirige vers les cimes de la société, Gu Hui fait le chemin inverse, et passe d'une vie faste à une situation sociale peu élevée lorsqu'il ramasse la pièce.

L'histoire se suit, mais est sans surprises, la tension dramatique est à peu près nulle, et le rythme discutable. Chen Kuan Tai reste la principale raison de regarder le film, il retrouve le même regard désinvolte qui rendait sa prestation inoubliable dans Boxer From Shantung et nous fait regretter une fois de plus qu'il n'ait pas été mieux utilisé.

Du point de vue martial, les combats sont peu nombreux, Lau Kar Wing (qui fait quelques apparitions) n'a pas eu trop de travail. Les chorégraphies sont par contre assez bonnes, même s'il n'y a que deux combats qui méritent d'être retenus: le duel d'ouverture contre Wong Ching, et le final, un peu plus spectaculaire, mais diablement court. Si vous attendez des combats par dizaines, ce film n'est donc clairement pas pour vous. Disons que sur 1h24, moins de 10 minutes sont réservées à l'action. Ce qui constitue l’une des grosses surprises, mais pas des meilleures.

Ce ne serait pas un défaut si l'intrigue était prenante. Ce n'est malheureusement pas le cas. Les enjeux ne sont jamais vraiment définis, les personnages restent au stade de caricature, et la réalisation manque d’envergure. De plus certaines scènes sont risibles, comme ce passage où la jeune femme conseille à Gu Hui d'aller affronter le gang entier à lui tout seul afin d'apaiser sa confiance. Et ce n'est pas le ridicule happy end qui viendra arranger les choses.

On a déjà vu Sun Chung plus inspiré, et en l’occurrence, on se rapproche plus d’un Deadly Breaking Sword que d’un The Avenging Eagle malheureusement.

A réserver aux fans hardcores de Chen Kuan Tai (mais pas à ceux de Sun Chung qui a fait bien mieux).
Léonard Aigoin 5/4/2010 - haut

The Bloody Escape    (1975)
Après des débuts cinématographiques dans la comédie, Sun Chung place sa première partie de carrière à la Shaw Brothers (de 1972 à 1978) sous le triple signe du polar, du film d’action urbain et des œuvres pour adultes. Réalisateur populaire au sens noble du terme, il commet tout de même au cours de cette prolifique période deux films d’arts martiaux : Hill Fortress et The Bloody Escape. Pour sa seconde tentative, il bénéficie de la présence de la star du moment, Chen Kuan Tai.
En 1975, année de tournage de The Bloody Escape, le jeune acteur est en effet la nouvelle vedette montante de l’écurie Shaw Brothers. Lancé par le studio en 1972 pour concurrencer Bruce Lee, décision prise par Run Run Shaw lui-même, et véritable athlète martial, Chen Kuan Tai est incontestablement l’homme de la relève. La rencontre entre le metteur en scène et l’acteur va faire des étincelles…

Gu Hui (Chen Kuan Tai) est un des bandits du gang de la Tête de Loup qui suit des préceptes très stricts : aucune victime des larcins ne doit être tuée et seule la moitié des biens est volée. Mais à la mort du vieux chef, son successeur (Wu Chih Ching) décide de changer les règles et ne tarde pas à tuer tout ceux qui lui tombent entre les mains. Ne souhaitant pas continuer à appartenir à une bande aussi cruelle, Gu Hui libère un soir une jeune femme prisonnière (Shih Szu) et fuit dans la ville voisine. Son geste déchaîne les foudres des ses anciens compagnons qui le traquent sans merci…

The Bloody Escape, dont le très beau scénario à été écrit par l’incontournable Ni Kuang, est l’histoire d’une prise de conscience qui mène à la rédemption. Gu Hui (Chen Kuan Tai) vit depuis de nombreuses années au sein du gang de la Tête de Loup, une bande dirigée par un vieux chef obligeant ses hommes à suivre de très stricts préceptes : aucune victime des larcins ne doit être tuée et seule la moitié de leurs biens pourra être dérobée. Drapé dans cette philosophie qu’il estime être honnête et décente – une juste redistribution des richesses ! -, le jeune Gu Hui se voit plus comme une sorte de Robin des Bois que comme un voleur. Sa condition le satisfait et il vit heureux entouré de ses compagnons.
A la mort du vieux chef, son successeur (Wu Chih Ching), poussé par de vils conseillers (Chan Shen, Li Min Lang et Kong Do), décide d’outrepasser la règle du gang. Désormais, tous les biens des victimes seront saisis et aucun survivant épargné, afin à ne pas laisser de témoin. Gu Hui n’a jamais tué d’homme et ne compte pas commencer. Il se rebelle et fuit en pleine nuit, avec une jeune femme (Shih Szu) destinée à satisfaire les appétits sexuels de quelques pillards. Mais le gang de la Tête de Loup ne veut pas en rester là et lance aux trousses du fuyard, caché dans une échoppe de cordonnier, ses meilleurs éléments. Grâce à la bienveillance d’un vieil homme (Yeung Chi Hing), ancien brigand retourné dans le droit chemin, et de celle qu’il a sauvée, Gu Hui va tenter de faire une croix sur son passé. Mais le sort s’acharne sur lui en la personne d’un officier de police (Wai Wang), fiancé à la jeune femme…
Le chemin de la rédemption n’est pas facile pour Gu Hui. Il lui faudra se convaincre que ses activités passées, même s’il ne tuait ou ne dérobait pas toutes les richesses de ses victimes, étaient celles d’un brigand. Cette prise de conscience lui permettra d’emprunter la voie de l’honnêteté, celle d’un artisan travaillant de ses mains pour pas grand-chose… mais qu’il aura pleinement mérité. A l’image d’un repenti se faisant tenter par le diable, Sun Chung nous présentera Gu Hui en pleine lutte avec lui-même alors qu’il observe de jeunes et riches oisifs faire du cheval seuls loin de la ville. Les attaquera-t-il pour leur voler l’argent qu’ils étalent sous ses yeux ?
Le jeune homme est soutenu dans son combat par un vieux cordonnier qui a également vécu les mêmes turpitudes et désire lui rendre sa condition « d’humain ». Telle une figure christique, il le rachètera en tombant sous les coups d’un de ses anciens compagnons de vilénie. Autre personne lui venant en aide, la belle prisonnière qui entretient avec lui une relation fort ambiguë. Est-elle amoureuse de Gu Hui, reconnaissante ou simplement généreuse ? Elle empêche son fiancé de l’atteindre le temps de le convaincre qu’il a changé mais, devant le refus de Gu Hui de livrer ses anciens compagnons aux forces de l’ordre, l’envoie étrangement régler ses comptes avec eux… Le scénariste aurait encore pu étoffer son travail en y ajoutant une dimension œdipienne : le chef du gang en figure du père que le renégat aurait à tuer pour s’émanciper. Mais aucune relation affective n’existant entre eux, cette piste ne peut être envisagée.
En tout état de cause cela ne fait aucun doute, pour Sun Chung et Ni Kuang, la rédemption existe !

Riche en psychologie (sommaire, certes, mais assez rare dans les films d’arts martiaux pour le souligner), The Bloody Escape n’est pas un film ennuyeux et démonstratif comme on pourrait le craindre. Bien au contraire, les scènes d’action s’enchaînent à grands pas et force est de constater que la réalisation de Sun Chung porte on ne peut mieux son titre. Passant de plans classiques à des séquences entièrement tournées à la steadycam (il a été un des tout premiers à utiliser cette caméra à Hong Kong), le metteur en scène donne à son film un rythme puissant et endiablé. Les scènes d’action sont brutales et âpres, magnifiées par les très belles chorégraphies du duo Lau Kar Wing / Wong Pau Gei et les indéniables aptitudes martiales de Chen Kuan Tai. Sun Chung utilise à bon escient les extérieurs - ce n’est visiblement pas un adepte du tournage en studio -, et donne ainsi à son film un ton des plus réalistes.
Le casting de The Bloody Escape est également une de ses grandes forces. Outre les deux vedettes de la Shaw Brothers, Chen Kuan Tai et Shih Szu, les acteurs incarnant les bandits sont convaincants à souhait, de Wu Chih Ching grimaçant et glaçant à Chan Shen, une nouvelle fois haïssable.
On attribue souvent la co-paternité de The Bloody Escape à Chang Cheh. Son nom est apparu sur les premières affiches du film éditées à Hong Kong pour disparaître par la suite. Etait-ce pour donner des gages « martiaux » aux spectateurs ? Autre singularité : la présence de Chen Wo Fu dans le générique d’ouverture. Le jeune acteur s’étant donné la mort par asphyxie au gaz avant la sortie du film, ses scènes ont été retournées avec Wang Ching (sparring partner de Chen Kuan Tai dans la réalité) par respect pour sa famille.

Pour sa deuxième incursion dans le film d’arts martiaux, Sun Chung se posait déjà comme un maître du genre. Il faudra attendre quelques années et une poignée de réalisations pour qu’il confirme ce statut.
David-Olivier Vidouze 4/17/2006 - haut

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