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Critiques Express

Shaolin Martial Arts    (1974)
Shaolin Martial Arts est le troisième film de la tétralogie « Shaolin » tournée par Chang Cheh en 1974 (après Heroes Two, Men From The Monastery et avant Five Shaolin Masters), qui met en vedette un groupe d’acteurs à géométrie variable autour de Fu Sheng et Chi Kuan Chun. L’ogre de Hong Kong se réapproprie alors le mythe de Shaolin (sur un conseil de Liu Chia Liang) pour le décliner sous toutes ses formes dans plus de 11 métrages sur 7 ans. Deux conséquences à cet acharnement : un thème usé jusqu’à la corde par le metteur en scène et le fleurissement de tout un tas de films «Shaolin», du meilleur (Executioners From Shaolin ou 36th Chamber Of Shaolin) aux pires relectures taiwanaises (dont Joseph Kuo s’est fait une spécialité à l’époque).

Shaolin Martial Arts prend place après la chute des monastères Shaolin, alors que les moines et élèves se sont fondus dans la population et tentent de faire perdurer leur ordre. Le pouvoir Mandchou, quant à lui, ne cesse de les traquer pour exterminer tout risque de rébellion organisée.
Le film débute par une cérémonie religieuse au cours de laquelle une bagarre éclate entre des élèves mandchous et des élèves Shaolin suite au lâche assassinat d’un des leurs. Les forces de l’ordre interviennent et séparent les deux clans, permettant ainsi aux Mandchous dominés de sortir de l’affrontement la tête haute. Mais le représentant Qing local (Lee Wan Chung) ne l’entend pas de la sorte et décide d’en finir une bonne fois pour toute avec la graine de rebelles Shaolin : puisque son lieutenant (Kong Do) n’est pas à la hauteur, il fait venir deux maîtres, Yu Pi (Johnny Wang Lung Wei) et Pa Kang (Leung Kar Yan), pour se débarrasser de l’impétueuse école. Dès leur arrivée, le carnage commence et seule une poignée d’élèves Shaolin (Gordon Liu, Bruce Tong, Chi Kuan Chun et Fu Sheng) parvient à s’enfuir pour trouver refuge auprès de leur vieux maître Lin San Tin (Lo Dik). Ce dernier ne voit qu’une seule issue à la situation : il envoie les deux plus jeunes perfectionner leurs connaissances martiales auprès de deux maîtres. Le temps passe et les élèves reviennent… pour trépasser sous les coups des indestructibles Mandchous. Désespérés, les deux derniers élèves partent à leur tour apprendre les techniques qui pourraient leur permettre de se venger.

Comme on le voit, le scénario de Ni Kuang et Chang Cheh ne déroge pas à l’éternelle thématique de la vengeance : une fois de plus, les pauvres et persécutés élèves Shaolin doivent se défendre contre les assauts des immondes Mandchous. La trouvaille de Shaolin Martial Arts, c’est d’intégrer au récit une dimension jusque là absente des films hongkongais, la relation maître (sifu) – élève, et d’en détailler les phases d’apprentissage. Ainsi, Li Yao (Fu Sheng) sera instruit par un vigoureux et truculent vieillard, maître Lung (Simon Yuen Siu Tien), pendant que Pa Chung (Chi Kuan Chun) subira le mur d’un peu loquace professeur (Feng Yi). On doit cette nouvelle orientation du cinéma de Chang Cheh à l’influence grandissante de Liu Chia Liang, de plus en plus écœuré de voir que les arts martiaux ne sont représentés au cinéma que comme un instrument de mort et non de progression spirituelle autant que physique. Pour lui, les films doivent élargir le champ de vision des spectateurs : le kung-fu n’est pas que tuerie, c’est avant tout une discipline intellectuelle qui requiert apprentissage, maîtrise de soi, respect des autres… des particularités jusque là absentes du cinéma martial. Shaolin Martial Arts semble ainsi être le film de deux metteurs en scène, Chang Cheh le vénérable et Liu Chia Liang le passeur, alternant combats sanglants et scènes d’entraînement, à la pédagogie éclatante. Liu Chia Liang ne tardera d’ailleurs pas à quitter l’ogre pour mettre en scène ses propres films, menant le cinéma hongkongais sur des chemins encore jamais empruntés.
Les plus perspicaces pourront dater la naissance de la comédie kung-fu à la réalisation de Shaolin Martial Arts, qui en porte les indéniables germes. Ainsi, la relation qui lie Simon Yuen et Fu Sheng, pleine d’humour, sera déclinée à l’infini dans moult productions locales pour le meilleur (Drunken Master) ou pour le pire. On notera que Liu Chia Liang tournera son premier film l’année suivante et se sera la comédie kung-fu Spiritual Boxer !

Shaolin Martial Arts est l’occasion pour le spectateur de découvrir de nombreux nouveaux visages, ou pour la première fois en haut de l’affiche, qui occuperont une place très importante dans la deuxième partie des années 70 et poursuivront un beau parcours dans les années 80. Si Fu Sheng, qui n’a alors que vingt ans et une très courte carrière, a déjà eu de beaux rôles dans les deux premiers volets de la « tétralogie Shaolin », Shaolin Martial Arts est la première apparition de Gordon Liu qui s’affirme déjà comme un acteur martial au potentiel énorme. Autres débutants pleins de classe, Johnny Wang Lung Wei, exceptionnel athlète et futur méchant attitré de la Shaw Brothers, et Leung Kar Yan, pour une fois imberbe et d’autant plus inquiétant.
Evénement chez Chang Cheh (encore l’influence de Liu Chia Liang ?), les deux actrices principales, Irene Chan Yi Ling et Yuen Man Tzu, ne sont pas dépeintes comme la cause de tous les tourments des hommes, mais au contraire comme des êtres sur lesquels ils vont pouvoir s’appuyer et soigner leurs blessures, physiques ou psychiques.

Les séquences martiales sont chorégraphiées de mains de maître par l’éternel duo Tong Gaai / Liu Chia Liang, et le spectateur pourra se délecter à la vision de très belles scènes d’entraînement à d’explosifs combats de groupe en passant par d’impressionnantes joutes à un contre un.

Si Shaolin Martial Arts n’est pas le chef-d’œuvre qu’il aurait pu être, il le doit probablement à son scénario qui demeure trop simpliste. La période au cours de laquelle se déroule le film est un pan de l’histoire chinoise particulièrement intéressant qui se prête à merveille aux scénarios mêlant politique, drame et action. Mais l’ambition manque à Chang Cheh qui, une fois encore, préfère s’attacher au destin des hommes plutôt qu’à celui des peuples. Handicapé de la sorte, Shaolin Martial Arts ne peut s’élever plus haut qu’un divertissement de qualité. C’est déjà beaucoup.
David-Olivier Vidouze 6/29/2006 - haut

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