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The Delinquent (1973) |
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The Delinquent commence par un générique tonitruant : images psychédéliques avec couleurs criardes, personnage en action fendant l'écran d'un coup de poing, gros plans sur des visages grimaçants... avec les crédits qui défilent. Le ton est lancé, on est dans une pure oeuvre d'exploitation, même si elle se mâtine d'une peinture de la vie quotidienne du Hongkongais moyen. Nous sommes en ça plus proches de Big Brother Cheng que de Kiss Of Death.
Un jeune garçon, bagarreur émérite, vit seul avec un père pauvre et autoritaire. Il erre de petits boulots en petits boulots et ne se voit pas d'avenir dans la société hongkongaise. De dépit, il se laisse un jour tenter par l'argent facile que lui fait miroiter une bande de malfrats. Il regrette bien vite mais il est déjà trop tard...
Comme il se doit, le héros, asocial et quelque peu anarchiste, n'est pas montré en exemple : ce serait plutôt une sorte de repoussoir pour la jeunesse locale. Il trahit son père en livrant aux malfrats la seule chose qui lui reste, son honneur de travailleur, et sa petite amie en se jetant dans les bras d'une prostituée que lui "offre" un petit parrain (les inserts de dessins de flammes pour montrer la tension sexuelle qui augmente sont kitchissimes et hilarants !). On le voit ainsi descendre de plus en plus en enfer, jusqu'à ne plus pouvoir en revenir et trouver son salut dans une vengeance héroïque et sanglante (typique de Chang Cheh).
Il est assez difficile de faire la part entre le travail du vétéran Chang Cheh et celui du jeune Gwai Chi Hung (6 films seulement à son actif depuis ses débuts en 1970). Etant donné que le vénérable aîné n'a pas tourné moins de 6 longs métrages en 1973, je pencherais pour un coup de main, une sorte de parrainage de circonstance. De plus, il est intervenu avec toute son équipe : scénariste, chorégraphes, compositeur...
Que penser de The Delinquent ? Oublions simplement que le nom de Chang Cheh apparaît au générique (nous lui préférerons sans conteste le chef d'oeuvre qu'est Blood Brothers réalisé en parallèle et sorti 9 jours après seulement à Hong Kong !). The Delinquent se présente alors comme un film prenant et distrayant, agrémenté de sympathiques scènes d'action. Les méchants sont détestables à souhait et le héros assez ambigu pour qu'il ne rassemble pas tous les suffrages. Curieusement d'ailleurs, aucun des personnages principaux (ce qui élimine la fiancée) n'est sans tâche : oubliés les épéistes sans reproches des wu xia pian et autres légendes chinoises. Ici, dans un Hong Kong en décomposition, dans des décors de cités "cages à lapin" ou au milieu des décharges publiques, il semble impossible de rester pur.
Au final, The Delinquent est un bon compromis entre l'exploitation bestiale et la critique sociale.
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David-Olivier Vidouze 8/25/2003 - haut |
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