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Critiques Express

Zodiac Killers    (1991)
Contrairement à ce que son titre pourrait laisser croire, Zodiac Killers n’a aucun rapport avec la série de l’été d’une de nos grandes chaînes hexagonales. On peut d’ailleurs s’interroger sur ce qui est passé par la tête du concepteur du titre anglais puisque le film d’Ann Hui n’a aucun, mais alors aucun !, rapport avec l’astrologie et propose bien peu de morts violentes. Une œuvre de plus à ranger aux cotés de Tough Beauty And Sloppy Slop et autres métrages aux titres improbables.
Zodiac Killers est en réalité la réponse d’Ann Hui à la vague Heroic Bloodshed et polars noirs qui s’était confortablement installée au box office HK depuis le milieu des années 80. Encore sous l’influence de son chef d’œuvre, Song Of The Exile, la réalisatrice de la nouvelle vague choisit de placer l’action de son film au Japon, son autre patrie, avec de nouveau un casting international à son service.
Malheureusement, Zodiac Killers souffre du même problème que l’autre tentative de Hui dans le registre du film d’action, le diptyque Wu Xia Pianesque Romance Of Book And Sword/Princess Fragrance, à savoir l’incapacité à lier en un tout harmonieux le drame et la violence. Cela malgré une évidente volonté de bien faire, en proposant un polar nerveux mais aussi touchant.

Le scénario du film n’est pas en soi particulièrement original. Mélange de luttes d’influences entre Yakuzas mâtiné de romance, il a cependant le grand avantage d’aborder les thèmes chers à la réalisatrice. A travers ses personnages de Chinois (aussi bien Hong Kongais que de Chine Continentale) expatriés, elle peut ainsi parler de ce qui l’a toujours intéressé : Le choc des cultures et la recherche d’identité. Ces idées sont particulièrement présentes dans la première partie du film. Hui y déambule dans un Tokyo nocturne, suivant ses personnages dans leur petite vie de tous les jours, au contact de leurs difficultés et espoirs. Elle dresse ainsi différents portraits d’émigrés, soit accrochés au passé (Zhang qui recherche incessamment son ancienne fiancé), soit prêt à tout pour s’intégrer dans leur nouvel univers (Ming qui ne recule devant rien pour intégrer les Yakuzas), soit tout simplement vivant au jour le jour en cherchant aussi bien que possible à se débrouiller dans cet environnement étranger (Ben et Tian Le). Même sans ligne directrice à son récit ou de personnage spécifique à suivre (on passe du point de vue d’un personnage à un autre assez brutalement), la réalisation appliquée d’Ann Huii et le soin apporté à la description de l’environnement et des personnages capte l’attention du spectateur. Il se dégage de l’ensemble de cette partie, et plus généralement de Zodiac Killers dans sa totalité, une authentique ambiance noire, faite de désillusion et de tristesse plus que de bagarres sanglantes ou rixes violentes.
Cependant, on sent déjà pointer du bout de leur nez les défauts qui empêcheront le film de décoller par la suite.
Le rythme plutôt lent de Zodiac Killers est une caractéristique du style Ann Hui et, dans le cadre des drames ou films à message, c’est totalement approprié. Ca l’est un peu moins ici où la réalisatrice cherche à faire autant un film à personnages qu’un film d’action. Ce dernier aspect étant amené se développer au fur et à mesure du récit, la psychologie des personnages doit être clairement établie dés le début du film. L’approche subtile et douce d’Hui ne lui permet pas de les caractériser avec la force nécessaire. Et, par la suite, elle ne disposera pas de suffisamment de temps de métrage pour corriger le tir. Les personnages s’en retrouvent, certes très humains, éloignés des clichés habituels, mais bien trop flous (le choix de passer de l’un à l’autre régulièrement n’aidant pas) pour qu’on s’attache à eux.
Ce défaut n’est pas amélioré par le casting d’Andy Lau et Cherie Chung. Le premier était alors en phase de mutation. Jusqu’ici peu différent d’un Max Mok ou d’un Miu Kiu Wai, la star de la canto pop améliorait lentement son jeu dramatique (cf : Kawashima Yoshiko). Mais Lau n’était pas encore arrivé à maturation et il n’est pas encore en mesure de s’abandonner totalement à son personnage dans les scènes les plus dramatiques (voir la séquence après son rejet par Tian Le). De même, bien que Cherie Chung n’ait jamais été la plus grande actrice de HK, elle avait démontré quelques belles capacités dans un film comme Moon, Star, Sun. Hélas, la belle souffre ici de la même incapacité que sa co star. Regrettable car un casting avec des acteurs aux compétences plus affirmés aurait été très bénéfique au film… A défaut de l’avoir rendu plus viable commercialement !

Le traitement mi figue mi raisin de l’histoire et des personnages se retrouve également dans l’action. Prises isolément, ces séquences s’avèrent très correctement emballées, pleines de violence et d’énergie. On doit d’ailleurs tirer son chapeau à Andy Lau qui exécute lui-même une très large majorité de ses mouvements (c’est loin d’être le cas de beaucoup d’acteurs !). Mais certains choix discutables (permettre qu’un personnage se batte comme si de rien n’était après une blessure n’est pas ce qu’il y a de mieux dans le cadre d’un récit réaliste) et le manque d’émotion qui lie le spectateur aux personnages (c’est tout particulièrement vrai lors de l’attaque contre Asano, un personnage qu’on a eu peu l’occasion d’apprécier) empêchent ces scènes d’être le second souffle dont aurait eu besoin le film pour se relancer.

La tentative d’Ann Hui n’est donc pas vraiment la réussite qu’on pouvait espérer. Cependant, Zodiac Killers, fort de la touche d’originalité toute personnelle apportée par sa réalisatrice dans le cadre des polars à la HK, mérite largement d’être vue par tout amateur du genre ou fan de l’ancienne membre de la nouvelle vague.
Arnaud Lanuque 6/24/2005 - haut

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 6/24/2005 Arnaud Lan...

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