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Critiques Express

The Plot    (1991)
Au sein de la production pléthorique des années 80/90, parvenir à trier entre petites œuvres de qualité méconnues et immondes nanars n’est pas toujours aisé. Car sorties des classiques, connues et reconnues, on réalise vite que la médiocrité règne sur beaucoup des productions, juste destinées à ramasser autant de dollars que possibles durant leur courte période d’exploitation. Faire le tri dans la production consiste donc à regarder de grosses quantités de mauvais films dans l’espoir de trouver le joyau perdu. Pas toujours motivant mais la récompense est parfois au rendez-vous et, quand c’est le cas, on retrouve les émotions liées aux première découvertes de ce cinéma, mélange d’excitation et d’émerveillement. Le totalement méconnu, The Plot, est de nature à réveiller ponctuellement de tels sentiments.

Le film fait partie de la pléthore de polars qui ont pris d’assaut l’ex-colonie suite aux succès de longs métrages comme les Long Arm Of The Law ou les A Better Tomorrow. Ces deux titres ne sont pas cités par hasard car on retrouve leur influence dans l’œuvre de Teddy Yu.
Long Arm Of The Law ambitionne un certain réalisme, distille une atmosphère sombre et s’applique à développer des personnages crédibles et ambigus. A son niveau, The Plot cherche à émuler ces caractéristiques et y parvient dans les grandes largeurs. Son intrigue, basée sur les luttes de pouvoir au sein d’une triade et les tentatives de la police pour l’abattre, est solidement construite. Il y a bien quelques facilités scénaristiques ponctuelles (Lily qui parvient à lire sur les lèvres) ou maladresses dans la gestion de l’histoire (on passe d’un lieu à l’autre abruptement) mais le sérieux total avec lequel elle est traitée emporte le morceau. Le scénario évolue de manière fluide et avec suffisamment de suspense et de drame pour qu’on soit accroché.
Les personnages sont également écrits solidement et surtout campés par des acteurs motivés. Les rapports entre Wong et Amy sont tout à fait intéressants, mélange d’attraction et de répulsion (la séquence où Amy menace Wong d’une arme), de même que ceux unissant Wong à son ancien frère d’arme (voir leur dialogue tendu en fin de métrage). Simon Yam est parfait dans le rôle, central, de Wong, le fils prodigue pourri jusqu’à l’os. L’acteur excelle dans ce genre de personnage et sa belle apparence, son attitude décontractée contrastent de manière assez fascinante avec son inhumanité. Un méchant charismatique comme on aime haïr. Pour lui donner la réplique, on retrouve un Sun Chien étonnamment convaincant en repris de justice toujours attaché au passé. Concentré et affichant un look de gangster désabusé du meilleur effet, l’artiste martial nous livre une de ses prestations les plus attachantes. Enfin, Emily Chu surprend agréablement à tous les niveaux. Elle qui se contentait de jouer les gentilles potiches, tendance belle fille idéale, dans l’essentiel de sa filmo se retrouve au commande d’un rôle exigeant, tour à tour séductrice, confidente ou femme d’action. Le plus étonnant étant qu’elle relève le défi avec aplomb et se montre tout à fait convaincante dans son interprétation.

Ce traitement sérieux d’un scénario correctement ficelé fait plaisir à voir. Teddy Yu n’oublie pas cependant d’ajouter une dose de sentimentalisme et surtout une grosse louche d’action, payant à sa manière tribut à l’incontournable John Woo.
Durant sa période de gloire, le réalisateur fan de Melville avait permis un retour par la grande porte de certains thèmes à la Chang Cheh, en particulier l’importance de l’amitié/loyautés entre hommes. Cet aspect se retrouve, de manière dilué, dans les rapports entre Wong et Sun Chien. Ce dernier se sent lié par les rapports qui étaient les leurs avant son incarcération, l’empêchant de voir la réalité en face et quel monstre son ancien frère d’arme est devenu. Yu met également l’accent sur d’autres sentiments forts, comme l’amour qui unit Lily à Alex. La scène où elle se remémore les bons moments passés ensemble est ainsi étonnamment touchante malgré son contexte peu approprié. Ce sentimentalisme bienvenu manque parfois de développement plus poussé, mais confère une dimension supplémentaire au personnage, les humanisant par petites touches.
Le dernier point qui rapproche The Plot des œuvres de Woo, c’est l’incroyable débauche d’action. Le metteur en scène a eu conscience de l’intérêt qu’il y a à raconter une histoire un minimum crédible et intéressante mais il est pas dupe pour autant sur l’attraction majeur du public. Ce dernier veut de l’action et Yu va leur en donner jusqu’à plus soif. Toutes les 10 ou 5 minutes, un combat surgit, parfois à mains nues, parfois à coups d’armes à feu. A chaque fois, ces scènes sont marqués du sceau de la violence (voir comment la police prend d’assaut une maison abandonnée où a lieu un échange de drogue) et du professionnalisme. Sun Chien et Hung San Nam ont en effet concoctés des chorégraphies de qualité, spectaculaires et excitantes. Les séquences les plus marquantes sont clairement l’attaque du refuge de Sun Chien par To Gwai Fa et ses assassins, duel martial à la clé, et surtout l’hallucinante fusillade de fin. Dans un décor de chantier naval désaffecté, on assiste à une mini guerre, pas loin du final d’A Better Tomorrow II. Les balles fusent dans tous les coins, les explosions s’enchaînent jusqu’à un final cataclysmique comme seul le cinéma de Hong Kong pouvait oser les faire à l’époque. On ne peut que rester bouche bée devant une telle violence et une telle noirceur ainsi exhibé.

Qualifier The Plot de chef d’œuvre serait exagéré. Il manque une touche personnelle de son auteur, la marque d’un authentique talent de la mise en scène, pour cela. Mais le sérieux apporté à tous les niveaux de la production ne peut que conquérir l’amateur de cinéma de HK. Et au final, une seule conclusion s’impose : The Plot est un film qui dépote grave !
Arnaud Lanuque 4/17/2006 - haut

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 4/17/2006 Arnaud Lan...

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