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Critiques Express

Les Disciples de Shaolin    (1975)
Si les résultats au box-office furent loin d’être ceux escomptés, les films que Chang Cheh consacra aux héros de Shaolin (Heroes Two, Five Shaolin Masters…) lors de l’année 1974 s’avèrent de grandes réussites artistiques (tremperont légèrement ce jugement pour Shaolin Martial Arts) et sont considérés comme des classiques du cinéma de Kung Fu. Sur les conseils de son chorégraphe Lau Kar Leung et l’imagination de son scénariste Ni Kuang particulièrement prolixe dans le domaine des péripéties, Chang Cheh a réussi à redonner vie à des personnages tels que Fong Sai Yuk tout en continuant d’explorer ses thèmes fétiches tels que (pour les plus évidents) l’amitié indéfectible des héros et la vengeance ultra-violente sur fond de geysers de sang au ralenti.

L’année suivante, Chang Cheh, toujours basé à Taiwan où il produit indépendamment ses films qui sont ensuite distribués à la Shaw Brothers, entreprend un nouveau long métrage basé sur les héros de Shaolin (en réalité, ce film n’a de Shaolin que le nom). Sauf que cette fois, le traitement diffère totalement. Sûrement peu concernés par la partie apprentissage des films précédents (entièrement dû à Lau Kar Leung), Cheh et Ni Kuang abandonnent toute allusion au temple de Shaolin. Le personnage principal, Alexander Fu Sheng, ne subit aucun entraînement, il est dès le début de l’œuvre un combattant hors pair. Mais surtout les deux hommes réutilisent la structure narrative principale d’un de leur plus grand chef d’œuvre : Boxer From Shantung, à savoir l’ascension sociale comme moteur principal du héros.

Fu Sheng retrouve son ami d’enfance joué par Chi Kuan Chun qui le fait rentrer dans une fabrique de textile. D’abord content de n’être qu’un simple ouvrier parmi d’autre et attaché à ses vieilles chaussures usées, Fu Sheng, par la pratique de son Kung Fu, va très vite gravir les échelons sociaux et, à l’image du personnage de Chen Kuan Tai dans Boxer From Shantung, va commencer à renier son passé tout en écartant ses anciens amis (Kuan Chun en tête qui refuse d’utiliser le Kung Fu pour monter en grade). Acte suprême de sa réussite, l’achat de nouvelles chaussures qu’il va arborer fièrement. Peu conscient du piège tendu par une fabrique rivale, Fu Sheng, se croyant intouchable, va tomber dans un traquenard mortel. Juste avant de mourir, il retrouvera ses valeurs d’homme et écartera les valeurs matérielles (ses nouvelles chaussures). Chi Kuan Chun, découvrant le piège qui lui a été fait, se décide à réutiliser le Kung Fu pour le venger.

Il est vrai que niveau originalité, Disciples Of Shaolin n’excelle guère. Mais, en contant une histoire dont la mécanique lui est parfaitement connu, Chang Cheh réussit à intéresser, à émouvoir, soutenu par le jeu de Fu Sheng bien plus varié et poussé qu’à l’habitude. Disciples Of Shaolin représente sûrement pour l’acteur son plus beau rôle. Passant du rire à la tragédie, Fu Sheng magnétise totalement l’écran et de ce fait, ne laisse peu de place aux autres personnages. En particulier Chi Kuan Chun, peu présent durant les deux premiers tiers du film, l’acteur pâtît légèrement du jeu de son partenaire. Mais rendons-lui justice car son personnage ne semble pas vraiment intéresser Chang Cheh. Présent dans le récit uniquement pour mettre en scène le thème de l’ami vengeur, Chi Kuan Chun ne revêt pas la même complémentarité qu’avec Fu Sheng comme dans Shaolin Martial Arts ou l’année suivante dans Shaolin Avengers. Ce qui passionne le réalisateur est avant tout l’ascension et la chute du personnage de Fu Sheng. Décrivant cela avec la même minutie du détail qu’il l’avait fait dans Boxer From Shantung, Chang Cheh axe totalement son récit sur Fu Sheng, Multipliant les plans sur les vieilles chaussures de celui-ci, le réalisateur juxtapose la réussite matérielle avec un objet tout simple (dans Boxer From Shantung il s’agissait d’un porte-cigarettes) qui aura une importance capitale pour le héros.

Mais avec une telle histoire, pourquoi ce titre de Disciples Of Shaolin ? Sûrement pour coller à la mode Shaolin de l’époque. Le célèbre monastère est peut-être l’école où Fu Sheng et Chi Kuan Chun ont appris le Kung Fu. Cela n’est clairement pas dit dans le film. Le seul lien que le film entretient avec les autres longs-métrages du cycle Shaolin, outre le casting et la traditionnelle usine de textile ou de teinturerie, est une scène où Fu Sheng enseigne le Kung Fu à des ouvriers. Intégrer au récit par ou pour le chorégraphe Lau Kar Leung, cette scène n’en ait pas moins importante pour exposer le changement de caractère du personnage de Fu Sheng, ce dernier devenant dur voir haineux envers les faibles qui ne savent pas bien se battre.

Si la première partie du film prend le temps de dérouler son récit en exposant quelques combats ici et là, la deuxième partie est un pur concentré d’action, surtout dans les vingt dernières minutes. Les chorégraphies sont encore une fois superbes, privilégiant le 1 contre plusieurs. Mains nues ou armes blanches, les combats sont techniques, violents et bien exécutés. L’assaut de Fu Sheng dans la maison de son ennemi est superbe. Chang Cheh y déploie son savoir faire et démontre que pour la mort violente au ralenti, il est l’un des meilleurs. Cette scène est la meilleure du film. La vengeance de Chi Kuan Chun est plus brève, comme si le film aurait très bien pu s’arrêter à la mort de Fu Sheng. Néanmoins, ce deuxième final est impressionnant de par la hargne déployé par l’acteur, Kuan Chun étant de plus un artiste martial accompli. Même si à cette époque l’association Chang Cheh-Lau Kar Leung était source de tension, le résultat était comme toujours explosif. Nous pouvons même noter que Disciples Of Shaolin est un film qui contient plus d’expérimentations visuelles que les autres œuvres du cycle Shaolin. Chang Cheh nous offre deux ou trois scènes vraiment superbes (voir le passage sur la balançoire, véritable exemple de l’efficacité 70’).

Disciples Of Shaolin ne rencontrera pas le succès escompté. Sûrement handicapé par un titre hors propos, le film aurait gagné à ne pas contenir le mot Shaolin dans son titre. Chang Cheh sera obligé de retourner dans les studios de la Shaw Brothers pour y réaliser ses films suivants. Néanmoins, Disciples Of Shaolin reste un classique. Si il ne possède pas la puissance et la profondeur de Boxer From Shantung, ni la flamboyance d’un film comme Five Shaolin Masters, il n’en reste pas moins une œuvre dramatique, carrée, traversé de fulgurances graphiques et de combats violents. Un nouveau grand film de Kung Fu de la part de Chang Cheh, que l’ont peut considérer comme son dernier grand classique du film d’arts martiaux. A redécouvrir et réhabiliter d’urgence !

Johnnie To en réalisa un remake en 1993, The Bare-Footed Kid, chorégraphié par Lau Kar Leung. Si l’idée était séduisante, l’interprétation d’Aaron Kwok est très loin de la puissance de celle de Alexander Fu Sheng et les combats ne rendent pas justice au travail du chorégraphe. Un film totalement éclipsé par des titres tels que Drunken Master II ou Fist Of Legend.
Denis Gueylard 5/24/2009 - haut

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 5/24/2009 Denis Guey...

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