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Special Id (2013) |
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En 10 ans, Donnie Yen est passé au sein du cinéma d’action hongkongais du solide second couteau à la star incontestée du genre. Non content d’enchaîner des rôles de premier plan (Ip Man en tête) l’acteur a donné un énorme coup de fouet au genre martial en développant dans ses chorégraphies le MMA (Mixed Martial Arts). Pour l’amateur venu voir de bons combats, SPL ou Flashpoint délivraient une qualité d’action assez élevée.
Depuis 3-4 ans, Donnie Yen a davantage privilégié les films en costumes avec un style de combat plus classique. L’arrivée du projet Special ID a fait l’office d’une bouffée d’air frais : l’acteur revenait dans un polar où il affrontait une autre star du genre action : Vincent Chiu Man Chuk (The blade), dans des joutes impliquant le MMA, le tout filmé par un petit maître du divertissement hongkongais de la fin des années 80-début 90 : Clarence Ford. Mais finalement, toutes les qualités supposées de Special ID vont s’avérer être ses plus gros défauts.
Premier accro : Vincent Chiu Man Chuk a quitté le tournage du film, pour diverses raisons selon les sources. Le duel entre l’acteur et Donnie Yen n’aura pas lieu. A la place, Andy On (New police story, True legend) joue le méchant de service. Si physiquement, l’acteur se débrouille très bien, niveau jeu, nous sommes à l’opposé de la sobriété. A l’image de tout le casting.
En effet, Clarence Ford n’a jamais brillé par une grande direction d’acteur. L’homme est avant tout un excellent technicien qui tournait rapidement des divertissements typiques de la folie du cinéma d’action Hongkongais d’il y a 20 ans. Mais les critères de qualité ont évolué. Time Warriors et Dragon from Russia ont beau être de solides films d’action, réalisés aujourd’hui, ils ne posséderaient pas le statut de petit classique dont ils bénéficient (trop marqué par l’époque où ils ont vu le jour). Clarence Ford a conçu Special ID comme il concevait ses films dans le passé : techniquement correctement ficelé mais un total manque de rigueur au niveau du jeu des acteurs ou de l’histoire.
Tout le monde dans Special ID est en roue libre. Le pire étant les scènes dialogués entre Donnie Yen et les malfrats, détestables au possible (l’acteur y est encore plus poseur et frimeur que dans Flashpoint). Mais après tout, qu’est-ce que le casting avait à défendre ? Une énième histoire de flic infiltré dans un gang, le tout saupoudré d’une romance avec le-dit flic. C’est tout.
A l’époque, si Flashpoint avait séduit les amateurs, c’était avant tout pour ses extraordinaires scènes de combat. L’histoire, les acteurs, on ne peut guère affirmer que le film de Wilson Yip était réussi. Mais comparé à Special ID, le métrage était d’un autre niveau.
Le film de Fok, en plus de posséder quelques carences au niveau du rythme, n’est jamais intense et s’embourbe dans des scènes romantiques entre Yen et une policière (les interminables scènes sur le toit d’immeuble).
Il n’y a que l’action qui pouvait sauver le film de la déception totale. Entre-aperçu dans la bande annonce du film visible sur le net en juillet 2013, elle faisait office d’un spectacle total. Mais déjà, deux mois plus tard, un extrait de deux minutes avait légèrement refroidi un grand nombre de personne. L’efficacité des films de Wilson Yip ne semblait pas être totalement présente (montage quelque peu hasardeux).
A l’arrivée, Special ID n’est pas une nouvelle référence du cinéma martial mais propose néanmoins de beaux combats. Le problème évoqué plus haut concernant le montage n’est pas seul à mettre en cause. Le véritable défaut des combats provient de l’approche MMA de Donnie Yen. Si ce dernier nous a offert avec le final de Flashpoint la scène ultime en la matière (parfaite fusion du free fight et de la chorégraphie classique hongkongaise), sur Special ID, il a conçu des affrontements beaucoup trop techniques et marqués MMA. En résulte un petit manque de vitesse, de fluidité et d’impact. Les joutes se contentent trop souvent à des corps à corps ou des prises de soumission, sans la patte hongkongaise qui leur aurait donné un cachet supplémentaire.
Le final entre Donnie Yen et Andy On en est la scène symptomatique. Bien que plaisante, elle est loin du niveau de l’affrontement entre l’acteur et Collin Chou dans Flashpoint. Le combat est néanmoins violent, intense et d’une durée assez conséquente. Il est en revanche précédé d’une superbe poursuite en voiture orchestré par le spécialiste Bruce Law (Extreme crisis) qui constitue une bonne mise en bouche avant le final. A noter que pour les amateurs de bandes martiales, le combat contre Ken Lo (Drunken Master 2) au début du film constitue un petit plaisir certain, même si l’aspect MMA handicape là encore quelque peu l’affrontement.
Special ID ne constitue qu’un véhicule de plus pour Donnie Yen. Aucune originalité, aucune prise de risque. Le film est sur des rails bien balisés pour sa vedette. Avec un réalisateur solide capable de le diriger et lui tenir tête, Yen peut donner de bonnes prestations (Wu Xia, Ip Man). Clarence Ford n’étant pas de cette trempe là, Special ID n’est qu’un Donnie show où tout le monde sur-joue. Sorte de sous-Flashpoint, le film est un polar mineur d’où surnage néanmoins 3-4 séquences d’actions assez bien ficelées (à l’heure actuelle, c’est clairement le haut du panier en matière d’action). Mais en poussant l’aspect MMA au maximum, Donnie Yen ne retrouve pas complètement l’efficacité d’SPL et Flashpoint.
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Denis Gueylard 1/20/2014 - haut |
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