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Critiques Express

Twilight: Chapitre 1 - Fascination    (2008)
Difficile de retrouver l’origine précise du mythe du vampire. Les adeptes de jeux de rôle prétendent que le premier vampire serait l’un des fils d’Adam et Eve, Caïn, dont la soif de sang humain et la crainte de la lumière du soleil seraient les conséquences de la punition infligée par Dieu pour le meurtre d’Abel. Mais c’est surtout au 19ème siècle en Angleterre que l’être surnaturel suceur de sang devient l’objet de l’attention, en particulier en 1897, lorsque Bram Stoker publie ce qui va devenir le roman de référence de l’image moderne du vampire : Dracula. Et si de nombreux auteurs ont eu depuis l’occasion de développer leur propre vision du mythe, de nombreux éléments sont considérés comme caractéristiques du vampire. Pour commencer, le vampire se nourrit de sang humain, et il est immortel, en ce sens qu’il ne vieillit pas. On tient pour évidente la crainte de la lumière du soleil, pourtant il semble qu’elle n’ait été popularisée que récemment, peut être dans le film Nosferatu, en 1922. En 1992, Francis Ford Coppola prenait déjà des libertés face à ce principe pour son adaptation du roman de Bram Stoker. Mais s’il est un élément qu’on a largement associé à la figure surnaturelle du vampire au cinéma, c’est bien celle d’un personnage aussi sombre et mystérieux que romantique. Car même dans les films d’épouvante mettant en vedette des acteurs comme Sir Christopher Lee, la créature était aussi séduisante qu’effrayante, la séduction hypnotique étant l’une des armes de prédilection du vampire dans son incarnation moderne. La saga de Stephenie Meyer prend le parti de développer davantage l’aspect romantique du mythe, au détriment de l’épouvante, comme en témoigne la narration à la première personne qui ouvre le film sur des images de biche.

Et dès les premières images, on ne peut s’empêcher de constater qu’hormis les figurants, ou les personnages dont les lignes de dialogue se comptent sur les doigts d’une main, personne ne sourit dans Twilight. Le spectateur n’a d’ailleurs pas non plus envie de sourire lorsqu’on lui impose des montages aussi irritants que celui de la biche qui ouvre le récit, puisqu’il s’agit d’une compilation de tout ce qu’il ne faut pas faire : gros plans ne permettant pas d’apprécier le paysage, caméra secouée dans tous les sens qui donne mal à la tête, et montage frénétique alors que le propos ne s’y prête absolument pas. Ce paradoxe n’est d’ailleurs que le premier des choix discutables de la réalisatrice et de l’écrivain. Prendre pour protagoniste une jeune fille asociale et antipathique pourrait être un choix intéressant, si cela avait un véritable sens pour l’intrigue. En effet, on comprend que son côté marginal justifie l’intérêt qu’elle suscite chez le séduisant vampire. On reste par contre beaucoup plus sceptique devant sa grande popularité, alors qu’elle ne finit jamais ses phrases quand elle s’adresse aux gens s’éloigne d’eux en battant des bras alors qu’ils lui parlent encore, et rate tout ce qu’elle entreprend. Car en plus d’être un peu renfermée, Bella est une perdante : elle ne sait pas taper dans un ballon, elle glisse par terre en sortant de sa maison… et pourtant, cette accumulation de détails n’apporte jamais rien à l’histoire, puisqu’ils sont sans conséquence ni sur l’intrigue en elle-même, ni sur les relations du personnage.

On pourrait également critiquer les événements prévisibles du récit, mais il est difficile de regarder aujourd’hui un film comme Twilight sans savoir ce qui se déroulera alors que la saga a bénéficié d’un marketing tel que tout le monde connaît au moins les grosses lignes de l’histoire. Cependant, l’accumulation de clichés inhérents à la romance de lycée ne plaide pas en la faveur d’une histoire au rythme trainant. C’est d’autant plus vrai que la réalisatrice ne semble pas impliquée par le récit. Elle semble plus préoccupée par la mèche de cheveux qui repose sur la bonne joue et la pose la plus romantique possible que par la révélation des mystères. Entre les ralentis peu inspirés, et les plans à l’esthétique douteuse (comme certains travellings où les protagonistes sont continuellement cachés par un élément du décor, une voiture par exemple), la mise en scène n’a jamais l’ampleur qui rendrait la romance prenante ou qui donnerait un souffle trépidant à l’action. Il suffit de regarder l’interminable partie de baseball dont chaque lancement de balle est identique pour comprendre qu’à part une vague recherche esthétique, la réalisatrice est en manque cruel d’inspiration. Mais au-delà de la technique peu maîtrisée, c’est surtout l’accumulation de scènes à l’intérêt narratif limité qui interroge le spectateur. Certains passages n’apportent en effet rien à l’intrigue, et ne viennent pas non plus approfondir des personnages qui ne sont rien de plus que des formes se déplaçant sans conviction sur l’image. Car la direction d’acteur n’est pas non plus l’un des points que Catherine Hardwicke maîtrise le plus. Si Robert Pattison joue parfois sans trop savoir ce qu’il doit exprimer, cela semble être davantage parce qu’il n’a pas eu d’indications de jeu pertinentes. Il parvient en effet à se montrer globalement en phase avec son personnage. Ce qui n’est pas le cas d’une Kristen Stewart qui passe tellement de temps à grimacer pendant le film qu’on finirait presque par croire qu’elle convulse. Les autres acteurs se contentent de prendre place devant la caméra, semblant attendre désespérément qu’on leur dise quoi faire.

Le récit non plus ne semble jamais trop savoir comment se dérouler. Si le côté obsessionnel que peut prendre un amour d’adolescent est plutôt convaincant, les innombrables questions que se posent les personnages sont un peu trop farfelues. Ce n’est pas de s’interroger sur le moindre caillou qui fait la profondeur d’un personnage, c'est plutôt à l'écriture d'être suffisamment crédible pour en faire un être auquel le spectateur puisse s’attacher, ce qu’il paraît difficile de faire ici. Les personnages ne semblent donc pas humains, car ils ont des caractères trop monolithiques, mais leurs interactions ne sont pas plus intéressantes. Comment ne pas rire lors des premières scènes réunissant Bella et Edward le vampire, dont le schéma est toujours le même :
« Bonjour Bella, tu vas bien ?
- je… euh… oui et toi ?
- Fous moi la paix, si t’étais intelligente tu comprendrais qu’il faut me laisser tranquille ! ».
Une fois les explications de ce comportement apportées, on est partagé entre l’envie de rire encore plus fort, ou la consternation. Est-ce réellement Stephenie Meyer qui a écrit la saga Twilight ou un de ses enfants ? Car le manque de psychologie est tel qu’on a bien du mal à croire qu’un adulte puisse trouver de tels dialogues justes. A force de trop vouloir ajouter de blancs et d’hésitations, pour représenter fidèlement les épreuves que sont les relations entre adolescents, on aboutit à des échanges pénibles, et d’une longueur injustifiée au vu de leur contenu.

Et c’est bien l’un des principaux problèmes de Twilight : ne jamais trouver le ton juste. Comme lors de cette scène clé où un personnage raconte une légende, mais où la réalisatrice ne parvient jamais à créer une atmosphère palpable. C’est d’autant plus regrettable qu’on ressent une certaine sincérité. En effet, il est rare de voir un film destiné à un public jeune ne pas céder à la facilité du second degré, mais la réalisation et l’écriture ne font pas de ce parti-pris une réussite. Les scènes romantiques sont tellement clichées qu’on en rit malgré tout. Et ce n’est pas l’extrême redondance des scènes qui permettra de prendre ce premier épisode de la saga au sérieux. Entre les vampires lumineux et les vampires grimpeurs d’arbre, on se demande bien pourquoi il était nécessaire de scinder les exploits d’Edward en deux scènes quand une seule aurait offert un résultat plus efficace. Car même s’il s’agit d’une romance, l’action a toujours été mise en avant, que ce soit dans les bandes annonces, ou dans l’emploi, en l’occurrence du collaborateur de Jackie Chan, Andy Cheng, au poste de chorégraphe. Or non seulement le rythme du récit est très peu élevé, mais il n’y a finalement qu’un affrontement, expédié en moins de deux minutes. On a d’ailleurs bien du mal à croire qu’un chorégraphe expérimenté ait travaillé sur cet affrontement, car hormis quelques chutes mêlant effets spéciaux et câbles, il ne se passe strictement rien. Et pas seulement du point de vue de l’action : on ne ressent jamais la moindre sensation de danger, ni la moindre intensité dramatique lors de cette scène qui devrait pourtant constituer le point culminant du tourbillon d’émotions du film.

Un constat d’autant plus amer que certaines idées parviennent à créer un intérêt, comme l’évocation de futurs possibles, qui donneraient presque envie de s’intéresser aux suites, si ce premier épisode n’avait pas paru si vain. Twilight n’est pas un film d’action, on pourra donc pardonner la faiblesse de l’affrontement, mais la romance ne se montre pas plus convaincante, à cause d’une direction d’acteurs sans vision et d’une écriture maladroite. Difficile de justifier 2 heures de métrage avec si peu à dire, mais si on retiendra une qualité à ce premier épisode, c’est de lancer quelques pistes qui donnent l’impression que les suites doivent être plus mouvementées.
Léonard Aigoin 12/10/2010 - haut

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 12/10/2010 Léonard A...

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