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Legend Of The Fist : The Return Of Chen Zhen    (2010)
En 1972, Le petit dragon Bruce Lee confirmait son statut de star en devenir en explosant dans le rôle de Chen Zhen dans le Fist Of Fury de Lo Wei. Haine anti japon et combats brutaux étaient aux rendez-vous. Censé être un élève du maître Huo Yuanjia, Chen Zhen est un personnage fictif créé par le scénariste Ni Kuang pour le film, mais sans doute inspiré d’un véritable élève du maître. Le succès du personnage a conduit à le retrouver dans de nombreux remakes, que ce soit au cinéma ou surtout à la télévision. En 1995, Donnie Yen a eu l’occasion d’interpréter à son tour le rôle qui révéla Bruce Lee dans une série télé du même titre.

Ce Return Of Chen Zhen est une suite plus ou moins directe de la série, et on découvre le subterfuge par lequel le personnage a quitté la chine pour fuir les représailles des japonais, et la manière dont il a pu rentrer sans être immédiatement reconnu et inquiété. Ces dernières années, Yen a beaucoup tourné, principalement avec Wilson Yip, et a pris la place de dernier défenseur du film d’action hongkongais, un rôle qu’il assume encore vaillamment. Les attentes pour ce retour n’étaient pas nécessairement énormes, mais les fans espéraient des affrontements nombreux et percutants, comme l’artiste sait les chorégraphier. Et si la bande annonce avait de quoi laisser perplexe, avec son mélange de film de guerre et de black mask, les combats avaient l’air bien brutaux.

Tout commence d’ailleurs plutôt bien, en plein champ de bataille de la première guerre mondiale. La reconstitution est de qualité, avec des décors réussis, et surtout une ambiance poisseuse et sale qui retranscrit très bien l’intensité du conflit, même si les figurants sont finalement peu nombreux. Les balles fusent, tout le monde crie, et la mort est au rendez-vous. L’immersion est immédiate, mais on constate rapidement qu’au milieu de cette peinture crédible de la guerre, à défaut d’être totalement réaliste, notre Chen Zhen est représenté comme un surhomme, glissant entre les balles telle une anguille. Et les choses ne vont pas s’arranger avec une utilisation ridicule des câbles, des bons prodigieux, des glissades extravagantes, qui gâchent totalement la crédibilité de la reconstitution, sachant que ces cascades ne sont même pas réussies d’un point de vue esthétique. Par chance, les autres affrontements, sans négliger cet artifice, l’exploiteront de façon plus raisonnable.

Passé cette première déception, il faudra également accepter qu’il n’y ait que 5 minutes de combat sur l’ensemble du récit. C’est très peu pour un film d’action et les fans de Donnie n’auront que très peu l’occasion d’admirer ses prouesses, puisqu’il utilise une quantité non négligeable de doublures pour les sauts, les acrobaties et les chutes. Le montage est constitué de plans très brefs, qui ne rendent pas l’action illisible, mais ne cachent pas non plus le côté approximatif des chorégraphies. Les combats sont brutaux et défoulant, mais il manque une construction plus ambitieuse, plus aboutie, on a davantage l’impression de voir des coups pleuvoir que de véritables affrontements. L’intensité est là, le plaisir aussi, mais aucun passage n’est inoubliable. Et la brièveté de ces échanges musclés qui se comptent sur les doigts d’une main est une grande source de frustration. Mais si globalement on passe un bon moment, le climax est, à l’image des trois derniers quarts d’heure du film, pénible à regarder. C’est bien simple, on a l’impression d’assister à une sorte de plagiat de la série TV Fist Of Fury, avec des décors identiques, et une chorégraphie qui ne s’embarrasse pas à changer quoi que ce soit. Chen Zhen, entouré de méchants japonais, se contente de distribuer les coups de pieds sans être inquiété, avant de se saisir (quelle surprise) d’un nunchaku. Vient alors le duel final, expédié en 2 temps : la raclée, puis la vengeance de 20 secondes, qui vire au massacre alors que le héros était à moitié mort avant de se relever. L’action, qui devrait donc être le point fort du film fait tout de même pale figure en comparaison des poids lourds tels que Ip Man 2, et même du moins attendu, mais impressionnant Ip Man.

Néanmoins, The Return Of Chen Zhen n’est pas un mauvais film. Contrairement aux autres films d’action de l’année, on sent la volonté de conter un récit mêlant suspense et émotion, construit autour d’une intrigue plus développée que ce qu’on aurait pu croire. L’histoire n’est pas extraordinaire, il y a même de très mauvaises idées. Quel est l’intérêt en effet de faire se déguiser le héros comme le frelon vert alors que tout le monde sait immédiatement que c’est lui sous le masque ? Pour commencer, prétendre qu’il existait un film le frelon vert en 1925 quand le personnage a été créé pour la radio en 1930 est un anachronisme qui n’échappera à personne. De plus, la tentative de construire une icône héroïque, proche des héros pulp et rappelant Batman à ses débuts ne fonctionne pas. Il suffit de voir Donnie, tout de cuir vêtu, guetter la ville perché sur… des escaliers pour se rendre compte que le genre super héroïque n’a toujours pas été vraiment assimilé par les artistes de Hong Kong. Enfin, cette partie de l’intrigue n’est qu’à peine exploitée, puisque notre frelon vert n’apparaîtra que le temps de 2 scènes et demie.

C’est finalement l’atmosphère de Shanghai sous occupation et faisant l’objet de toutes les convoitises qui marquera le plus. Entre les décors magnifiques, l’ambiance de music hall dans des décors qui ne sont pas sans rappeler ceux de Miracles, des costumes de toute beauté, et la réalisation dynamique d’Andrew Lau, on s’y croirait presque. Le réalisateur multiplie le plans, ne laisse presque jamais sa caméra immobile et découpe son récit en scènes nombreuses et courtes, pour assurer un rythme élevé, qui pallie le manque de scènes d’action. Ainsi, le suspense l’emporte, grâce à un jeu du chat et de la souris qui fait de Return Of Chen Zhen un Infernal Affairs puissance 15, où tout le monde est potentiellement une taupe, et où tout le monde ment à tout le monde. Cette construction astucieuse offre une première heure prenante, durant laquelle on ne s’ennuie pas. Mais une fois les identités révélées, les trois derniers quarts d’heure seront pénibles et sans intérêt, et même la mise en scène ne témoigne plus de la même conviction qu’auparavant.

Du point de vue des acteurs, pas grand-chose à sauver, avec un Shawn Yue bouffi qui ne sert à rien, un Anthony Wong qui joue les guest stars, et un duo Donnie Yen/ Shu Qi à l’alchimie peu perceptible. Les défauts ne manquent pas, et pourtant, on sentait la volonté de faire une œuvre plus construite que le film d’action lambda. Sachant que l’ex-colonie manque cruellement de scénaristes dignes de ce nom à l’heure actuelle, on pourrait presque avoir envie d’applaudir l’effort si le message anti-japonais à nouveau très à la mode n’était pas de la partie, associé à un manichéisme franchement douteux.

The Return Of Chen Zhen n’a rien d’un grand film, il possède même beaucoup de défauts, mais la beauté des décors, le soin général de la reconstitution, et la première heure toute en suspense permettent de passer un bon moment. Dommage que le dernier tiers soit si pénible, et les combats si peu nombreux, et anecdotiques, malgré le plaisir immédiat qu’ils procurent.
Léonard Aigoin 10/10/2010 - haut

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 10/10/2010 Léonard A...

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