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Shooters (2010) |
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Avant toute chose, il est bon de préciser que Triple Tap n’est pas la suite du Double Tap de Law Chi-Leung avec le regretté Leslie Cheung bien qu’ils aient quelques points en commun dont notamment celui de mettre en avant comme personnages principaux des champions de tir. Dans Double Tap, on découvrait que le titre signifiait tirer deux balles très rapidement au même point d’impact. Fort logiquement, pour Triple Tap c’est la même action mais avec trois balles au lieu de deux. Et cette différenciation résume assez bien ce qui sépare les deux films, le concept est le même mais l’histoire et les personnages eux diffèrent.
Triple Tap commence par un duel opposant les deux principaux protagonistes lors d’une compétition de tir, une séquence d’ouverture qui annonce parfaitement les intentions du réalisateur car la majeure partie du film consistera en un face à face entre les deux champions. Leur opposition est le cœur même du film. Pourtant, il ne faut pas s’attendre à un gros film d’action comme le laissait croire la trompeuse bande annonce française.
Bien que Louis Koo et Daniel Wu soient tous les deux forts convaincants, le résultat n’est pour autant pas forcément des plus réussis. La faute, notamment, à un scénario qui ne décolle pas vraiment et qui se permet même des sous-intrigues pour le moins inutile. Louis Koo étant au cœur d’un trio amoureux avec Li Bing Bing et Charlene Choi qui, sincèrement, ne sert strictement à rien au niveau narratif si ce n’est à intégrer des personnages féminins à l’intrigue. Ces personnages sont tellement insignifiants, surtout Charlene Choi, qu’au final les deux interprètes n’ont absolument pas l’opportunité de montrer leurs talents.
Le film de Derek Yee souffre également en partie des mêmes défauts que sa précédente réalisation, The Shinjuku Incident. Ce dernier est particulièrement intéressant tant qu’il s’intéresse au sort de ceux qui rentrent illégalement au Japon. Mais, malheureusement, il perd pied dès qu’il se transforme en un banal film de Yakusa. Dans Triple Tap, c’est la même chose. La première partie est plutôt réussie et Derek Yee s’applique à donner un fond convaincant à son œuvre en posant des questions pertinentes sur la loi mais également en montrant que tuer quelqu’un avec une arme n’est pas un acte anodin. Cela peut avoir des conséquences sur celui qui a tué. Durant la deuxième moitié où Daniel Wu cherche à prouver la culpabilité de Louis Koo, l’ennui gagne progressivement le spectateur. La faute à un manque de tension en partie dû à un scénario qui abat trop vite ses cartes et, comme dit précédemment, à une histoire d’amour qui plombe le rythme du film.
La dernière réalisation de Derek Yee nous laisse donc en fin de compte un goût amer car si elle n’est pas foncièrement mauvaise, il n’en reste pas moins qu’après Shinjuku Incident c’est la deuxième fois de suite que ce metteur en scène nous sort un film en demi teinte. La dramaturgie est déficiente et le film manque de rythme.
De la part du réalisateur de Viva Erotica ou de One Nite In Mongkok on attendait plus que ce Triple Tap, qui est un film finalement tout ce qu’il y a de plus quelconque.
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Jean-François Gendron 4/12/2011 - haut |
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