|
Statistiques : 11630 Films 19215 Personnes 1448 Studios 230 Articles 82 Interviews 155 Tests DVD 32452 Captures DVD 3722 Vidéos
|
|
|
|
Till Death Do We Scare (1982) |
|
|
1982 fut l’année de tous les succès pour le jeune studio Cinema City. Ainsi, dans le top 10 du box office de l’année, la compagnie de Karl Maka ne plaça pas moins de quatre de ses productions ! Il s’agit du très James Bondien Aces Go Places à la descendance féconde, It Takes Two To Mingle, le Argentesque He Lives By Night et ce Till Death Do We Scare. Ce dernier fait partie de la petite vague d’œuvres à tendance fantastique qui frappa la colonie au début des années 80. Mais contrairement à un Centipede Horror, la production Cinema City jouait avant tout la carte de la comédie, approche bien plus viable commercialement comme le prouve les près de 14 millions de dollars HK engrangés. Aux commandes du film, on retrouve l’efficace Lau Kar Wing. Excellent faiseur, comme l’atteste Odd Couple ou le sympathique Treasure Hunters, Lau était surtout connu comme un metteur en scène martial. Till Death Do We Scare est pour lui une opportunité de s’affirmer dans d’autres registres, soutenu par le système Cinema City (on peut penser qu’Eric Tsang donna un coup de main derrière la caméra). L’opération s’avèrera payante puisque le jeune frère de Lau Kar Leung réalisera une poignée de films de fantômes dans la foulée.
Bien que ce soit le côté « film de fantômes » qui ait le plus marqué les esprits, Till Death Do We Scare est en réalité une authentique comédie romantique dans la lignée des films de drague qui pullulaient au début des années 80. Ainsi, Alan Tam passe facilement les 2/3 du métrage à tenter de conquérir le cœur de la belle Olivia Cheng. Le casting prend alors tout son sens. Tam est un acteur au jeu limité mais il a pour lui une relative expérience, acquise à Taiwan, dans le genre et est un chanteur particulièrement apprécié du grand public (idéal pour composer la BO). Lau Kar Wing ne lui demandera pas plus que d’utiliser ces deux atouts. Quant à sa partenaire, la jeune Olivia, elle était encore auréolée de sa victoire au concours de Miss HK, 3 ans plus tôt. Alors qu’importe si ses capacités d’actrices sont limitées ! Il lui suffira de poser et de se comporter de façon sexy pour que l’on oublie son absence de jeu. Un réalisateur inexpérimenté dans la comédie romantique, un acteur rodé mais naturellement peu talentueux et une actrice tendance potiche… Tout cela n’augure pas d’une comédie romantique particulièrement réussie. Bingo ! Till Death Do We Scare ne parvient quasiment jamais à offrir une histoire d’amour touchante. Ce n’est guère qu’avec l’utilisation de l’artillerie lourde Cantopopesque, dans l’inévitable séquence vidéo clip de milieu de film, que l’on assiste à l’émergence de quelques émotions crédibles sur les visages des acteurs. Ca fait bien peu.
C’est pourquoi l’aspect fantastique prend toute son importance, servant à pallier les manques évidents de la facette romantique du film. Intervient donc un trio de fantômes aussi hétéroclite que sympathique composé de David Chiang, Wang Ching et Raymond Wong. Chaque acteur compose un personnage qui correspond à leur gamme de jeu habituelle : Chiang est le vieux beau au sourire ravageur, Wang un dur qui râle facilement (sorte de pré Shing Fui On) et Raymond Wong une vague caricature comique. Ce sont leurs récurrentes interventions dans le quotidien des deux héros qui assurent l’essentiel de la comédie. Bien sûr, l’humour n’est pas particulièrement brillant, il s’agit surtout de voir les réactions consternées de Tam, Tsang ou Cheng quand ils sont victimes des actions surnaturelles de nos trois fantômes. Pas de quoi se rouler de rire mais une certaine bonne humeur inoffensive se dégage de l’ensemble, suffisamment en tous cas pour qu’on ne s’ennuie pas devant son écran. Dans la grande tradition des films à gentils spectres made in HK, ceux-ci se contentent d’un vague fond de teint blanc ou d’un éclairage lumineux sur leur visage pour symboliser leur nature surnaturelle. Pourtant, la Cinema City a mis les petits plats dans les grands pour les besoins de Till Death Do We Scare en faisant appel au célèbre maquilleur Tom Savini ! Son talent ne sera mis à contribution que pour le dernier tiers du métrage qui coïncide également avec ce que le film a à proposer de mieux. Lau Kar Wing met en effet de coté l’aspect romantique (dont on a vu à quel point il n’y était pas très doué) pour une orientation comédie fantastique plus débridée quand Tam et Tsang cherchent à s’infiltrer chez le roi des fantômes. Le réalisateur martial a une référence précise quand il construit cette séquence. Rien de moins que Le Bal des Vampires de Roman Polanski ! Sa séquence de bal, même si largement inférieur à son modèle, est d’ailleurs ce que le film a de meilleur offrir en matière de comédie. Pour le reste, Savini assure l’essentiel du spectacle grâce à quelques maquillages corrects mais là encore très en dessous de ce qu’il a pu faire de mieux dans sa carrière.
Comédie juste regardable, Till Death Do We Scare n’a pas vraiment d’atouts pour séduire autre chose que les plus fervents amateurs de son réalisateur. Et même ceux-ci pourront, à juste titre, privilégier d’autres de ses œuvres à connotations fantastiques tels que le fort sympathique Scared Stiff.
|
|
|
Arnaud Lanuque 7/25/2006 - haut |
|
|
|
|
|
|