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Critiques Express

Bodyguards And Assassins    (2009)
Western nouille et boulet historique

Bodyguards and Assassins est-il un film de kung-fu dans un joli décor ou la fresque musclée d’événements historiques ? C’est le principal problème du nouveau film du réalisateur Teddy Chen. La mise en place, bavarde et documentée dans un environnement soigné et réaliste, laisse à penser que le film tend vers la deuxième option. La reconstitution de Hong Kong au début du siècle est saisissante de réalisme, signe de maturité évidente pour un cinéma qui se veut noble et pris au sérieux. Comment ne pas frissonner en voyant la baie de Hong Kong en 1906, plan large et couleurs, animée de sa trépidante activité maritime, ou la reconstitution du Blake pier (en plus petit) et des rues commerçantes du centre de la colonie britannique ?

L’histo-kung-fu contemporain, comme on pourrait l’appeler, est un genre qui prend racine. Après avoir longtemps arpenté le registre des légendes anciennes et des tourments de la Chine médiévale, c’est à la période moderne que les réalisateurs s’attaquent désormais. Ip Man est à ce titre un exemple intéressant, doté de quelques points communs avec Bodyguards and Assassins, outre un Donnie Yen à chaque fois magistral et quelques autres acteurs récurrents. Tous deux font le choix de placer des personnages historiques récents dans un film de genre, mais Bodyguards and Assassins n’a pas la classe de Ip Man, ni la qualité de sa réalisation soignée, tant dans les combats que dans les libertés prises avec l’Histoire. A ce sujet, là où Wilson Yip a su s’arrêter, Teddy Chen fonce tête baissée…

A la grammaire cinématographique classique du film de kung-fu se superpose donc un souci de raconter avec réalisme, un événement historique précis. A l’exagération naturelle et obligatoire de l’un s’oppose, de fait, la minutie délicate de l’autre. Seulement, les événements racontés dans Bodyguards and Assassins n’ont jamais eu lieu. Les réunions de Sun Yat-sen pour planifier les révoltes contre le régime impérial se sont tenues à Singapour, en avril 1906. En marge de l’histoire officielle, les historiens s’interrogent d’ailleurs sur le rôle réel du célèbre docteur dans les révoltes de 1911…

D’aucuns diront que tout cela n’est pas important, que le film est un prétexte à des combats nerveux et des poursuites endiablées… certes, mais Teddy Chen fait des choix de narration qui doivent s’assumer : il ajoute par exemple du texte à l’écran, expliquant la situation, ou détaillant la vie de telle et telle victime… qui en réalité n’ont pour la plupart jamais existé et servent juste le drame. C’est se jouer avec mauvaise foi des codes et perdre toute crédibilité. Le film aurait pu conserver son charme et être aussi trépidant avec des personnages de fiction…

A cela s’ajoute un nationalisme indigeste où le mot sacrifice est érigé en bannière avec une prétention qui frôle le ridicule. Revendiquer une histoire et saluer l’engagement des hommes ne rime pas nécessairement avec de dégoulinantes déclarations et des gros plans baveux sur des visages agonisants ou, comble de la maladresse, des ralentis inutiles qui sortent le spectateur de l’action pour gloser sur la tragédie. Pour comparer avec la cinématographie occidentale, puisque les clins d’œil ne manquent pas (dont une amusante allusion au Cuirassé Potemkine), Bodyguards and Assassins est plus proche d’un lourdingue Patriots que d’un non moins musclé mais plus touchant Gettysburg. A y regarder de plus près, le film lorgne également sur les westerns (cf. la scène d’embuscade depuis les toits), et la véracité historique n’a jamais été, jusque récemment, l’apanage de ce genre.

Qu’importe le flacon alors ?

Pourvu qu’on est l’ivresse des combats et l’énergie musclée du film de kung-fu ! Et encore… pas toujours chez Bodyguards and Assassins. Les scènes d’action sont courtes, et les plans très brefs et trop souvent serrés. Le coup par coup en gros plans a le mérite de mettre le spectateur dans le cœur de l’action, mais il empiète sur l’amplitude des combats et leur chorégraphie.

Pourvu qu’on ait le second degré propre aux films hongkongais, qui savent pimenter leurs histoires de seconds rôles décalés et de faire-valoir qui détendent l’atmosphère ? Non plus. Teddy Chen se prend au sérieux et flirte avec les fictions de propagande de Chine populaire.

Que reste-t-il alors pour donner envie de voir ce film qui peut, malgré tout, être attachant ? Le plaisir de retrouver des acteurs dynamiques, tous à leur place dans les rôles de héros et vilains… Quelques moments de bravoure, dont une course-poursuite géniale dans les étalages d’un marché de rue et, surtout, une tension bien maintenue dans la deuxième partie du film, avec un déroulement des actions presque en temps réel.

Teddy Chen se prend les pieds dans son tapis patchwork d’influences et d’intentions. Il n’en reste pas moins que Bodyguards and Assassins est un divertissement nerveux, parfois immersif, mais entre les gardes du corps et les assassins, le réalisateur est le seul à rater sa cible…
François Drémeaux 1/9/2010 - haut

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 1/9/2010 François Dr...

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