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La 36ème Chambre de Shaolin    (1978)
Découvrir un film comme La 36ème Chambre De Shaolin en 2004 a toujours quelque chose de très particulier. La réputation du film n'est plus à faire, et Liu Chia-liang est devenu subitement le responsable d'une oeuvre culte même en Occident, du Kung Fu Pian absolu pour un public de cinéphiles alors pas étrangers au phénomène Bruce Lee. On parle de La La 36ème Chambre De Shaolin comme de la référence du film d'arts martiaux, qui est même allée jusqu'à inspirer l'image, les noms d'albums, et l'univers sonore d'un groupe de rap new yorkais, le Wu Tang Clan. Mais qu'a donc fait le maître Liu Chia-liang pour donner à son film une telle ampleur ? Pour la compagnie des frères Shaw, il se met à réaliser lui-même ses films après avoir été le "fight director" sur les tournages de Chang Cheh. Là arrivent de véritables chefs d'oeuvres du cinéma kung fu, dont La 36ème Chambre De Shaolin.

Le cinéma est, pour le pratiquant d'arts martiaux expérimenté qu'est Liu Chia-liang, un moyen de propager les arts martiaux. Il suffit d'ouvrir les yeux : combien d'individus ont poussé les portes de l'école de kung fu (ou d'un autre art martial) d'à côté après avoir visionné un film de Bruce Lee ? Le cinéma est évidemment un facteur de promotion des arts martiaux pour des pratiquants et gens du cinéma passionnés comme le sont le Petit Dragon ou Liu Chia-liang. La 36ème Chambre De Shaolin est en ce sens une oeuvre artistique dédiée aux arts martiaux et au pratiquant amené à progresser, étape par étape, sur la voie des arts martiaux.

Il est important de souligner que La 36ème Chambre De Shaolin se concentre surtout sur le pratiquant. Les différents stades de l'apprentissages de San Te sont symbolisés par les 35 chambres, chacune ayant pour but de développer les aptitudes physiques et mentales différentes des moines. Liu n'est pas avare en idées en inventant des exercices qui, réalisés par Gordon Liu, deviennent de véritables morceaux d'anthologie (l'exercice de la cloche, des seaux d'eau, des bâtons d'encens) sans oublier l'humour. En entrant au temple de Shaolin, San Te ne connaît rien des arts martiaux. Par la plus forte des volontés et un entraînement acharné, il va devenir le meilleur des élèves, jusqu'à devenir maître lui-même. Pour le maître et cinéaste Liu, il n'y a pas de secret pour progresser en kung fu : l'entraînement, il n'y a que ça de vrai ! La 36ème Chambre De Shaolin devient le "film d'entraînement" de référence, en enchaînant les scènes où San Te veut toujours aller plus loin dans sa pratique, en dépassant ses limites. Ce film est donc ce qu'il existe de mieux pour décrire l'immense volonté dont doit faire preuve un pratiquant assidu qui désire enrichir ses connaissances de son propre corps (les arts martiaux aident à mieux se connaître) et des arts martiaux.
Une des raisons, avec la formidable mise en scène des séquences d'entraînement, de l'attachement logique du spectateur à ce film, est qu'il peut s'identifier au personnage principal San Te tout le long de sa progression. Sympathique, naïf au début, puis assoiffé de connaissances martiales, San Te n'a rien d'extraordinaire au départ, il n'est qu'un simple jeune homme fils de poissonnier, qui va à l'école. Un garçon qui pourrait devenir monsieur tout le monde si par sa persévérance au Shaolin Si et sa volonté de venger les siens il n'était pas devenu un véritable héros, du moins de notre point de vue.

Les scènes d'entraînement sont remarquables à un point où on pourrait presque oublier les combats. Ces derniers ne sont pas très nombreux étant donné l'intérêt de taille que porte le réalisateur à la progression de San Te. Mais quand ce dernier a été formé à l'art du combat, c'est là qu'on se régale véritablement. Les combats les plus mémorables sont ceux qui opposent Gordon Liu (formé à la base au style Hung Gar) à Lee Hoi San, qui lui est spécialiste du Wing Chun, le style qu'enseignait le sifu Yip Man à Bruce Lee à Hong Kong. On voit dans ces affrontements des chorégraphies avec armes d'une beauté incomparable, et l'esprit non violent des arts martiaux y prend toute son ampleur : les deux moines se battent n'ayant pas pour but de tuer mais de faire remarquer à l'autre sa supériorité, en l'effleurant ou en arrêtant son coup à temps. Dans le Temple de Shaolin, les arts martiaux ne servent pas à tuer, ils existent donc dans leur état le plus pacifiste et servent à entretenir le corps du moine, l'éduquer et purifier son âme par l'entraînement intense.

Gordon Liu, frère par adoption de Liu Chia-liang et Liu Chia-yung, prouve qu'en plus d'être un athlète assez compétent pour répondre aux exigences de son frère, il est un comédien excellent. C'est peut être (sûrement) la relation familiale des deux frères Chia-hui et Chia-liang, la complicité des deux frères qui a fait fonctionner la recette à merveille. Lo Lieh, habitué à jouer les méchants pour Liu Chia-liang, connaît indiscutablement des difficultés à faire face à des artistes martiaux de qualité comme Gordon Liu. Pour ce film, il se bat avec des sabres mais n'est à vrai dire pas très crédible, à hausser les épaules à chaque mouvement, d'un air crispé. Il aurait fallu un personnage de méchant un peu plus consistant et imposant, mais nous n'allons pas chipoter pour si peu.

Liu Chia-liang signe avec La 36ème Chambre De Shaolin un chef d'oeuvre que personne n'oserait remettre en question. En montrant la progression de l'homme par sa propre volonté, Liu, éternel amoureux et défenseur des arts martiaux chinois au cinéma comme dans la vie, signe un coup de grand maître.
Florent d'Azevedo 7/22/2004 - haut

La 36ème Chambre de Shaolin    (1978)
The 36th Chamber Of Shaolin est le quatrième film de Liu Chia Liang en tant que metteur en scène, le troisième qu'il tourne avec son demi-frère Gordon Liu et une œuvre séminale pour tout un pan du cinéma de kung-fu hongkongais. Il y aura en effet un avant et un après The 36th Chamber Of Shaolin, comme il y eût plus tôt un avant et un après Come Drink With Me. Il suffit, pour s'en convaincre, de noter le nombre de films qui le suivront au cours desquels on assiste à l'entraînement d'un jeune "imbécile" qui passe de benêt vindicatif à artiste martial émérite et réfléchi.
Car pour Liu Chia Liang, le principal muscle que le combattant se doit d'utiliser, c'est le coeur ! Et seul un travail long et difficile, avec pourquoi pas des brimades et une touche de sadisme de la part du vieux maître, permet d'atteindre ce niveau d'excellence.
A l'opposé d'un Chang Cheh pour qui les scènes de kung-fu s'apparentaient à une représentation de la bestialité humaine (dans sa violence ou son sacrifice), Liu Chia Liang privilégie les idéaux et aura tendance, tout au long de sa carrière cinématographique, à minimiser au possible les bains de sang.

Ce même Chang Cheh avait posé quelques années auparavant les bases d'un genre, "le film Shaolin" (avec pour les premiers opus Liu Chia Liang aux combats). Pour l'année 1974, pas moins de 3 films (Men From The Monastery, Shaolin Martial Arts et Five Shaolin Masters), un film pour l'année 1975 (Disciples Of Shaolin), trois films pour l'année 1976 (The Shaolin Avengers, New Shaolin Boxers et Shaolin Temple) et un pour l'année 1978 (Invincible Shaolin)... un vrai filon ! (deux autres suivront en 1979 et 1980 : Shaolin Rescuers et Two Champions Of Shaolin). Mais aucun de ces films n'atteindra la magnificence et la spiritualité du chef-d'oeuvre de Liu Chia Liang.
Pour Chang Cheh, la saga Shaolin n'est qu'une occasion d'oeuvrer dans un genre à la mode, rien de plus : il se fiche de son caractère profondément mythologique dans la culture chinoise pour se concentrer sur l'aventure individuelle ou limitée à quelques protagonistes. Voilà toute la différence entre un réalisateur "artiste" et un réalisateur "artiste martial" : l'appréhension de l'action en tant qu'essence de son sujet.

Dynastie Qing, les Mandchous occupent la Chine et oppriment le peuple sans que les rebelles, trop désorganisés, puissent y faire quelque chose. Un jeune homme, Liu Yu Te (Gordon Liu), entraîné par son professeur et motivé par la vision de la cruauté mandchoue, décide de prendre part à la lutte. Mais les puissances occupantes découvrent bien vite son engagement et tuent son père et son maître. Blessé, il parvient à fuir la ville et trouve refuge au sein du monastère Shaolin. Il sera alors le témoin béat et fasciné des rudes entraînements des moines, et demandera à être accepté parmi les recrues du monastère. Réticents au premier abord, les grands prêtres finissent par lui accorder une place au sein de leur communauté. Il gravit petit à petit les échelons martiaux (les 35 Chambres et leurs rites de passage) et, alors qu'il souhaite créer une 36ème Chambre destinée à entraîner les non-moines à la lutte contre les Mandchous, se fait renvoyer du monastère pour incitation à la violence et non respect des règles ancestrales...

Liu Chia Liang est donc lui-même un artiste martial émérite qui n'a de cesse, à travers ses films, de répandre la culture martiale ou tout au moins de la faire comprendre aux spectateurs. En ce sens, le personnage du moine San Te (Gordon Liu) est très proche de lui : une fois atteinte la 35ème Chambre et l'épreuve réussie, au lieu de devenir le maître d'une de ces chambres, comme le lui propose les prêtres du monastère, il émet le souhait d'en fonder une nouvelle, la 36ème, qui serait ouverte à tous, religieux ou non. San Te a une démarche d'ouverture de la culture Shaolin, alors que ses enseignements sont jusqu'à présent exclusivement réservés aux moines. Pour lui, l'art martial doit sortir de l'enceinte du temple et aller à la rencontre des Chinois oppressés par le pouvoir Mandchou. Sa pratique ne doit plus être élitiste mais s'ériger comme le nouveau ciment culturel qui permettra à ses compatriotes de reconquérir et leur identité et leur liberté.

Les chorégraphies martiales sont superbes et ne sont pas limitées qu'aux seuls combats. En effet, tout au long de son apprentissage, San Te mettra de plus en plus de kung-fu dans sa vie : nettoyage de vaisselle, lavage de vêtements, transport d'eau, etc.
Les rites de passage des 35 Chambres sont amusants et plein d'inventions : comme dans un jeu vidéo, notre héros devra chaque fois faire preuve d'imagination et de dextérité pour relever les défis qui lui sont proposés. On ne s'ennuie pas une seconde, et dieu sait si l'exercice est périlleux. (Le film 18 Bronzemen de Joseph Kuo, réalisé deux ans plus tôt, utilisait déjà ce système d'épreuves mais avec beaucoup moins de magie et de grâce).
Gordon Liu est miraculeux : fin, vif et racé... exceptionnel ! Un tel artiste n'apparaît qu'une fois par décennie. En plus d'être un athlète prodigieux, il est tout à fait convaincant en tant qu'acteur.
Ses ennemis et acolytes ne sont pas en reste, tels Lee Hoi San et ses sabres acérés ou Lo Lieh qui revêt, une nouvelle fois, sa défroque de méchant.

Même s'il fait référence à des figures ayant réellement existé, The 36th Chamber Of Shaolin n'est pas un film historique, le réalisateur et les scénaristes ayant pris quelques libertés avec les événements réels. On lui doit en tout cas la création de l'archétype cinématographique du moine Shaolin, Gordon Liu ayant été jusqu'à se raser la tête pour le rôle (et qu'il a, tel Yul Brynner, conservé rasée depuis !).

Enorme succès au box office local (et en 1979 aux Etats-Unis sous le titre de Master Killer), The 36th Chamber Of Shaolin donnera lieu à deux suites : Return To The 36th Chamber en 1980 et Disciples of the 36th Chamber en 1985, toujours réalisées par Liu Chia Liang et mettant en vedette son demi-frère Gordon Liu.
Malheureusement, même si elles conserveront un niveau de qualité les plaçant largement au-dessus de la production lambda, le résultat sera décevant comparativement à l'opus initial.
David-Olivier Vidouze 3/29/2004 - haut

La 36ème Chambre de Shaolin    (1978)
Nombreux ont été les films qui, par le passé, ont tenté de restituer à l’écran la vie du mythique monastère de Shaolin. Cependant, nulle autre que Liu Chia Liang n’a su pousser le concept aussi loin, parvenant, à partir d’une intrigue pourtant classique de vengeance, à renouveler le genre de manière définitive.

Ici, la quête spirituelle du jeune moine est symbolisée par sa progression au sein des 35 chambres de Shaolin, chacune d’elles ayant pour objectif de mettre à l’épreuve l’une des parties de son corps et de son esprit. Inutile de préciser que l’une des forces de ce film naît de l’inventivité et de l’originalité constante des entraînements proposés. A cet égard, l’ingéniosité dont fait preuve le réalisateur n’a d’égale que la qualité de ses chorégraphies. A coup de plans-séquences inhabituels pour l'époque et d’un dynamisme de tous les instants, Liu Chia Liang parvient parfaitement à mettre en évidence l’étendue du talent martial de ses protagonistes tout en maintenant une réelle qualité dans la progression du scénario.

Côté interprétation, Gordon Liu, demi-frère de Liu Chia Liang, nous gratifie de l’un des rôles les plus marquants de sa carrière, personnifiant mieux que quiconque le moine de Shaolin. D’un charisme évident, il réussit par de simples regards à magnifier son personnage et à lui donner une dimension unique. On n’oubliera pas non plus la présence des deux durs à cuire que sont Norman Chu et Lo Lieh, chacun d’eux ayant l’occasion de donner la pleine mesure de leurs capacités.

Bref, un chef-d’œuvre du film d’arts martiaux, un aboutissement dans ce sous-genre qu’est le film d’entraînements.

On notera encore que, suite au succès remporté par The 36th Chamber of Shaolin, une suite y sera donnée sous le nom de Return To The 36th Chamber. Toujours réalisé par Liu Chia Liang, ce film est néanmoins différent de son prédécesseur dans la mesure où il s’agit cette fois-ci d’une kung fu comedy.
Stéphane Jaunin 9/22/2003 - haut

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