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The Sword Stained With Royal Blood (1981) |
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Sword Stained With Royal Blood fait partie des derniers films de Chang Cheh dignes d’intérêt, dans une carrière riche de plus de 100 films. C’est aussi, même, s’ils ne sont pas tous au générique, un des derniers films des Venoms, groupe d’acteurs que le vieux maître, en quête de sang neuf dans le cinéma martial, avait été chercher à Taiwan. Nous retrouvons ainsi dans le rôle titre Philip Kwok et dans des rôles subalternes Lu Feng et Chiang Sheng (tous crédités en tant que chorégraphes).
Yuan (Philip Kwok), fils d’un général sauvagement mis à mort par ses ennemis, est sauvé par un serviteur muet et secrètement élevé par un vieux sage. Un beau jour, durant une promenade, il tombe sur le repaire d’un ermite (Lung Tien Hsiang) dans lequel il découvre une curieuse épée ondulant comme un serpent, un manuel d’arts martiaux et une carte au trésor. Celle-ci est accompagnée d’un message lui demandant de remettre une partie du butin à une femme (Cheng Li). Avant toute chose, Yuan étudie avec soin le manuel et enrichit encore ses talents martiaux de nouvelles et étranges techniques. Une fois prêt, il suit la carte qui le mène à la maison des Wan, ennemis jurés de l’ermite. Au cours d’une démonstration, le chef de clan reconnaît les figures de celui qu’il n’a cessé de haïr…
Sword Stained With Royal Blood est l’adaptation d’un roman touffu de Jin Yong, bien entendu considérablement simplifié pour sa transposition sur grand écran. Le spectateur peut d’ailleurs mesurer l’ampleur des coupes rien qu’en suivant l’interminable, complexe et parfaitement inutile prologue : Chang Cheh décrit la mort du père de Yuan (Philip Kwok), prétexte à une scène barbare et à beaucoup de vaines explications. Ces révélations n’auront en effet aucune incidence sur la suite du film… Une pure perte de temps (heureusement que cela se passe au début du métrage et ne vient pas casser le rythme en plein milieu !). On notera qu’une nouvelle version sera tournée par Brandy Yuen en 1993 avec Yuen Biao et Danny Lee dans les premiers rôles.
Comme pour la plupart des films des Venoms, et plus largement de la fin de carrière de Chang Cheh, Sword Stained With Royal Blood n’est pas une œuvre à la thématique très riche. Le réalisateur délaisse même ses sujets préférés (amitié virile, sacrifice héroïque…) pour aborder le récit sous l’angle du mystère, sorte de croisement entre son Five Deadly Venoms et un film de Chu Yuan. Lorsque Yuan pénètre dans le clan Wan, il sent que de lourds secrets sont cachés et que des membres de la famille sont à bout de nerf, prêts à exploser. Les femmes s’évanouissent en entendant certains noms (Cheng Li) ou ont un comportement cyclothymiques (Candy Wen) : une bonne psychanalyse serait du meilleur effet ! De plus, les hommes sont anormalement agressifs et ne cessent de défier Yuan à toute sorte d’armes. La vérité éclatera alors, sous la forme de quelques flash-back et d’une confession.
Il n’y a pas grand chose à dire sur Sword Stained With Royal Blood, si ce n’est que le spectateur avide de scènes de combat sera amplement satisfait. Du pur style Venoms, c’est-à-dire des scènes qui mélangent avec brio arts martiaux et acrobaties, sollicitant toute sorte d’armes (on voit même Philip Kwok se battre avec un sabre qu’il emprunte à un enfant !). La scène d’action finale figure certainement dans le panthéon des Venoms tant elle est impressionnante et maîtrisée. Plus de quinze minutes de joutes à couper le souffle, chorégraphiées au centimètre près et superbement montées par un des collaborateurs habituels de Chang Cheh. Le film mériterait qu’on se souvienne de lui rien que pour elle !
Les acteurs sont tous sympathiques et la boudeuse Candy Wen parfaitement à l’aise dans son rôle de belle emmerdeuse. S’il est vrai que Sword Stained With Royal Blood est centré sur le personnage interprété par Philip Kwok (c’est indiscutablement son film), Lu Feng et Chiang Sheng parviennent à y apposer leur marque en campant des épéistes peu recommandables. Lung Tien Hsiang, acteur peu connu, crée un superbe chevalier partagé entre la vengeance et l’amour. C’est bien sûr cette dernière qui lui sera fatale…
A près de 60 ans, Chang Cheh nous prouvait avec ce film qu’il était toujours dans la course et restait un réalisateur clé de l’industrie cinématographique hongkongaise.
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David-Olivier Vidouze 2/4/2005 - haut |
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