|
Statistiques : 11630 Films 19215 Personnes 1448 Studios 230 Articles 82 Interviews 155 Tests DVD 32452 Captures DVD 3722 Vidéos
|
|
|
|
Connected (2008) |
|
|
Le polar qu’on ne peut raccrocher…
Une fois n’est pas coutume, ou du moins le fait semble être très rare, c’est le cinéma de Hong Kong qui se sert d’un scénario hollywoodien pour les besoins d’un « remake » ; en l’occurrence, il s’agit du film Cellular (2004) de David Ellis. Le réalisateur américain, ancien cascadeur, n’est pas un habitué du cinéma d’auteur ; son Snakes on the plane, plein de second degré assumé (on espère en tout cas) montre que c’est avant tout un homme qui apprécie l’action. Cellular ne fait pas exception, c’est une série B efficace et divertissante dont les ficelles ne sont pas toujours tirées avec adresse. Une nouvelle projection en comparaison de la nouvelle version asiatique risque de lui faire prendre un sérieux coup de vieux.
Benny Chan, lui aussi réalisateur de polars musclés (Big Bullet), reprend à son compte cette histoire qui convient idéalement au cadre de Hong Kong, où le téléphone portable semble greffé aux trois quarts de la population. Sa recette locale est pimentée, survitaminée et le résultat donne un road-movie haletant, presque en temps réel. Il faut bien évidemment passer sur les quelques désordres chronologiques ou géographiques (beaucoup donneraient cher pour savoir comment les personnages se déplacent aussi rapidement d’un endroit à l’autre de la ville) et se concentrer sur cette intrigue originale dans son accroche, qui met la technologie des téléphones portables au centre des rebondissements.
Bob (Louis Koo) est un homme du commun, pressé par le quotidien. Alors qu’il part rejoindre son fils à l’aéroport, une femme en pleurs l’appelle pour lui demander de l’aide. Un canular évidemment. Elle le supplie de ne pas raccrocher, les éléments se précipitent… et Bob commence à douter. Le film prend alors de la vitesse pour ne plus décélérer pendant plus d’une heure.
Périls tordus, situations cocasses et plans alambiqués, tout y passe à un rythme effréné dans un sympathique parcours des Nouveaux territoires de Hong Kong. Benny Chan orchestre savamment, et avec bonne humeur, cette plaisante intrigue ; il y fait se rencontrer des personnages attachants (le policier humilié et rétrogradé composé par Nick Cheung) et des méchants savoureux (Lau Yip dont la voix suffit à faire trembler les honnêtes gens). Le réalisateur conserve du style américain, l’incontournable course-poursuite en vue aérienne avec moult fracas de tôles… mais insuffle un seconde souffle aux personnages, du pétillant dans les moments drôles et d’excellentes confrontations rapprochées, armées ou non.
On peut reprocher au film sa fin à tiroirs, ses quelques incohérences, la faible envergure des personnages féminins, caricaturés en innocentes et douces victimes (Barbie Hsu) ou en fatales et cruelles tueuses (Gong Bei Bi), mais quoi qu’il en soit, Connected démontre encore une fois le savoir-faire formel, la maîtrise hongkongaise dans ce genre de cinéma. Peu de prétention (Cellular a coûté 25 millions de dollars, contre 5,8 pour Connected), pas de lourdeur scénaristique et bien plus de légèreté dans le propos ; c’est un polar sans noirceur, manichéen et basique sur le fond, sans reproche sur la forme et cadencé avec brio.
|
|
|
François Drémeaux 9/30/2008 - haut |
|
|
|
|
|
|