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Critiques Express

Champions    (2008)
Depuis maintenant quelques années, le cinéma de Hong Kong connaît une profonde mutation. Les productions purement locales se raréfient, leurs budgets diminuent constamment et le public local se sent de moins en moins en phase avec son propre cinéma. C’est une nouvelle entité qui prend sa place, mi Hongkongaise, mi Chinoise, avec toutes les difficultés artistiques qu’une telle collaboration peut engendrer.
25 ans plus tôt, seule une poignée de réalisateurs avaient osé tenter ce qui était alors la grande aventure d’un tournage en Chine Continentale. Un de ces pionniers était l’acteur/chorégraphe/réalisateur Tsui Siu Ming. En 85, l’homme signait un Kung Fu très efficace dans la lignée des Temple de Shaolin de Jet Li du nom de Holy Robe Of The Shaolin Temple. En 1987, Tsui met en scène rien de moins qu’un des plus grands films d’action jamais conçu, l’hallucinant Mirage. Le retour à Hong Kong s’avérera plus laborieux pour le vétéran de l’industrie qui ne parviendra pas à capitaliser sur ces deux réussites. Face à des résultats au box office décevants à répétition, Tsui se repliera à la Télévision.

Maintenant passé à la production afin d’aider l’industrie à sortir de son marasme actuel, Tsui Siu Ming décide de fêter ses 50 ans de carrière en reprenant les rênes de la réalisation. Bien qu’il reprenne pour ce faire un scénario qu’il avait écrit il y a 20 ans, son nouveau long métrage s’inscrit dans une certaine actualité récente. Sportive et politique d’abord à travers le sujet des jeux olympiques. Forcément fédérateur pour le public Chinois à travers le monde suite au succès des JO de Pékin. Cinématographique ensuite, car le film poursuit le renouveau du film de Kung Fu d’époque initié par Fearless.
Ambitieux et au croisement de l’age d’or et de la nouvelle modernité du cinéma Sino Hongkongais, Champions est légitimement une des productions 2008 les plus attendues.

Tsui Siu Ming n’a pas choisi la facilité en développant son histoire à travers 3 axes différents. Le premier raconte les manigances d’un héritier déçu et déchu afin de récupérer l’important patrimoine familial. Le second traite des luttes de pouvoir entre écoles pour savoir qui aura l’honneur de participer à une démonstration de Kung Fu durant les jeux olympiques de Berlin. Le dernier enfin voit deux rivales en course à pieds s’affronter pour la qualification auxdits JO.
Ces trois différentes histoires interagissent entre elles afin de mettre en valeur le courage du peuple Chinois, les valeurs positives du sport et des arts martiaux le tout entrecoupé d’impressionnantes scènes d’action… ou tout du moins s’agit-il des intentions de Tsui. Car le début de Champions fait craindre le pire. Longs dialogues récités par des acteurs mono expressifs (Priscilla Wong et son sourire figé), réalisation clinquante multipliant les effets de styles inutiles conformes aux dernières productions Sundream (49 Days ou Twins Mission), intrigues qui ont du mal à se connecter entre elles…Même les séquences d’action, un terrain où on pouvait s’attendre à une qualité maximale, peinent à convaincre. Il suffit de voir une séquence de poursuite/combat à la configuration proche de Ong Bak pour le comprendre. Cadrages trop près des corps, montage manquant de fluidité, câbles voyants, la séquence est définitivement inférieure à son alter ego Thaïlandais… A se demander ce qu’il est advenu du chorégraphe de Holy Robe of the Shaolin Temple et Born To Defend


Le film avance ainsi, laborieusement, maladroitement, jusqu’à l’entrée en scène du Maître des Griffes de l’Aigle joué par un charismatique Chui Heung Tung. Grâce à quelques effets simples (musique solennelle, ralenti sur les pieds), le personnage capte immédiatement notre attention. Et dès qu’il se met à combattre, on pousse un gros soupir de soulagement : Tsui Siu Ming, celui des années 80 et début 90, est bien de retour ! La chorégraphie est technique, fluide, intense, digne du talent du chorégraphe vétéran *.
Suite à cette séquence, le film prend enfin son envol. Chacune des 3 histoires atteint lentement ses objectifs et les interactions se font de plus en plus naturelles.
La première est avant tout utilitaire. Elle permet de fournir un authentique méchant pour le reste du métrage et de signer une poignée de séquences comiques très typées cinéma Hongkongais des années 80 (excellente partie de cache-cache avec le bébé).
C’est surtout dans son évocation des luttes d’influences entre différentes écoles de Kung Fu, que Tsui est le plus à l’aise. Logique pour quelqu’un qui a été un acteur important de l’apogée du film de Kung Fu, il s’agit d’un terrain connu ! Il peut ainsi mettre en valeur les styles traditionnels dans ce qu’ils ont de plus cinégéniques (superbes taos) et développer un message d’unité et tolérance. Des valeurs qui fleurent bon le old school, traitées avec un indéniable savoir faire qui fait mouche.
Le véritable cœur émotionnel du film cependant est contenu dans l’intrigue tournant autour des deux coureuses de fond. Tous les thèmes contenus dans Champions se rapportent à leur histoire : La fierté Chinoise, le dépassement par le sport et le don se soi pour les autres. Il s’agit cependant d’un terrain moins familier pour Tsui Siu Ming comparé à la réactualisation des valeurs du Kung Fu old school contenu dans la première intrigue. Le résultat est logiquement plus inégal. Les discours nationalistes par exemple lassent à force d’être répétés à longueur de temps. Cela n’est également pas amélioré par les scènes de courses proprement dites qui sont au mieux anecdotiques. Mais, malgré ces lourdeurs et autres faiblesses d’interprétation (Dicky Cheung fait du Dicky Cheung, les deux actrices peu expérimentées pour endosser de tels rôles), quelques moments touchants réussissent à percer. En y parvenant, même si c’est avec difficulté, Tsui Siu Ming parvient à dépasser le cadre du « simple » film de Kung Fu et réussit au moins en partie son ambitieux pari.

Champions n’est certes pas le chef d’œuvre que l’on pouvait espérer de la part de l’illustre vétéran qu’est Tsui Siu Ming. Mais grâce à ses intentions ambitieuses et positives partiellement retransmises sur le grand écran et ses séquences de Kung Fu traditionnels spectaculaires, le come back de l’artiste demeure un spectacle de qualité très recommandable. Plus important encore, en alliant tradition et modernité, respect de l’héritage du cinéma Hongkongais et recherche d’une forme moderne, le long métrage est un pas en avant dans la bonne direction pour l’évolution du cinéma Chinois. En ce sens, Tsui Siu Ming poursuit le mouvement qu’il avait amorcé au début des années 80 faisant preuve par la même d’une parfaite cohérence.


* On comprend mieux cette différence qualitative en observant le générique qui voit Tsui Siu Ming crédité pour toutes les séquences de Kung Fu traditionnels, le reste étant pris en charge par le moins talentueux Benz Kong. Les deux parviendront cependant à combiner leur savoir faire pour un final impressionnant mélangeant chorégraphies modernes, traditionnelles, cascades et effets pyrotechniques. Rien que ça !
Arnaud Lanuque 11/4/2008 - haut

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 11/4/2008 Arnaud Lan...

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