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Critiques Express

The Shinjuku Incident    (2008)
Jackie Chan. Un nom qui évoque tellement de choses. Si Mickaël Jackson était un éternel enfant, qui ne voulait pas grandir, Jackie Chan est un homme qui ne veut pas vieillir. L'homme a toujours mis toute son énergie pour créer et entretenir son mythe, y compris en mentant. Une fois devenue star, c'est cette image qui a supplanté la personne, comme en témoignent nombre de ses films dans lesquels ses personnages ne portent même plus un nom différent du sien.

Ce n'est pas un acteur qu'on allait voir quand on regardait le "dernier Jackie", mais bien Chan lui-même, la star dans toute sa splendeur. Cette image de bonhomme souriant, maladroit et acrobate, il l'a chérie des années durant. Mais une fois enfermé dans ce carcan, la star a décidé de prouver qu'elle était plus qu'une image. Entre les tentatives pas tout à fait audacieuses (The Myth et sa moitié de film très chanienne) pour s'éloigner de son style devenu propret, et ses frasques en dehors des plateaux (la démonstration ivre au concert de Jonathan Lee, ses déclarations politiques..), l'homme a du mal à gérer cet enfermement.

Qui d'autre alors que Derek Yee et ses univers parfois si sombres et si désabusés pour offrir une grande prestation à Jackie? Une de celles où on pleure, où on crie... car dans la plupart de ses déclarations, celles où il lance "je veux être le De Niro chinois", Chan explique qu'il peut pleurer, comme si cela faisait une prestation dramatique. Le problème dans les prestations dramatiques, c'est que la limite entre l'intensité du jeu et la caricature, ou du moins le surjeu, est parfois très mince, comme il l'a déjà prouvé dans Heart of Dragon, où sa prestation était parfois excellente, et sombrait parfois dans le surjeu pur.

Dans Shinjuku Incident, Chan pleure et va voir des prostituées. Chan tue et se salit les mains. Sa prestation est plutôt sobre, mis à part LA scène où il pleure, dans laquelle ses vieilles habitudes reprennent le dessus, mais son jeu est sans éclat. Car l'objectif de la star n'est pas de faire vivre son personnage, mais de prouver qu'il sait jouer. Alors que sa prestation dans Crime Story était d'une intensité redoutable, car il était là pour jouer, il n'arrive pas à nous surprendre ici. Et malgré ses efforts pour sortir de son personnage, son steelhead reste trop positif, manifeste trop de remords, balance trop de beaux discours et de jolis sourires dans des situations qui ne s'y prêtent pas pour qu'on oublie la star au profit de l'acteur.

Sa performance n'est donc pas la plus mémorable de sa carrière. Car on veut changer, choquer son public, mais il y a des limites quand même! Par exemple, Jackie Chan ne peut pas vieillir, et en conséquence, il continue d'être le petit ami de jeunes actrices qui pourraient être ses filles, voire ses petites filles.

L'influence de la star sur le film se sent par contre nettement moins que sur ses autres productions. Exception faite de cette touche destinée à rendre le personnage sympathique envers et contre tout, on est bel et bien dans un film de Derek Yee, et non pas un film de de Jackie Chan réalisé par Derek Yee.

Le réalisateur de One Nite in Mongkok nous offre presque deux films en un. La première partie, qui raconte l'errance des immigrés chinois au Japon, est prenante. Le quotidien de ce groupe est dépeint de façon sobre, mais on s'attache à ces visages qu'on connaît bien, et qu'on a pourtant l'impression de redécouvrir. Contrairement à ce qu'on pourrait croire, même cette première partie, qui sert finalement plutôt d'introduction, ne fait pas dans le contemplatif. Le rythme est très nerveux, avec une accumulation de scènes très courtes, les événements s'enchaînent à toute vitesse et les protagonistes se multiplient.

Ce quotidien, pourtant si crédible, qui nous amène à comprendre les choix de vie un peu limites des personnages, va perdre de son poids quand le destin va s'acharner de façon grand guignolesque sur un seul et même personnage jusqu'à le rendre fou. Le film a alors atteint le point de non retour. Shinjuku Incident devient un film de mafia comme il en existe des centaines. On pense rapidement à "Aniki", et pas seulement pour la présence de Masay Kato. Pire, un saut dans le temps de quelques années vient saper le développement des personnages patiemment construit jusque-là pour les rendre mono-dimensionnels, jusqu'à un climax dont le chaos rappelle celui de School on Fire, en moins percutant.

Seule scène d'action du film, elle bénéficie d'une chorégraphie minimale de Chin Kar Lok, pour coller aux exigences de réalisme. Ce final est malheureusement un peu vite expédié, et même s'il est assez cohérent, il ne tient pas la comparaison avec son modèle.

D'où une impression de gâchis au final. Entre une star qui veut changer mais qui a peur de prendre trop de risques, et un scénario aux raccourcis trop nombreux, Shinjuku Incident décolle mais redescend vite dans sa deuxième partie, divertissante, mais tellement en déça de ce qu'a établi l'équipe jusque-là. Pas un mauvais film, loin de là, mais également loin de ce qu'on pouvait attendre.
Léonard Aigoin 7/8/2009 - haut

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 7/8/2009 Léonard Aig...

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