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Critiques Express

Besieged City    (2007)
Toujours méconnu en Occident, Lawrence Ah Mon est à l’heure actuelle un des tous meilleurs réalisateurs en activité à Hong Kong. Sa capacité, toute hongkongaise, à s’adapter à tous les formats, à tous les sujets et à n’importe quel budget lui permet de signer rien de moins que 3 films en un an ! Une belle performance en ces temps de crise de l’industrie cinématographique. Deux de ces films étaient présentés au HKIFF de cette année, l’occasion de démontrer que le metteur en scène n’avait rien perdu de son talent et de faire monter la pression pour son ambitieux thriller politique Taiwanais, Ballistic.

Besieged City, le premier des films présentés, est une continuation directe des thèmes développés par réalisateur dés ses débuts derrière la caméra en 1987. Gangs avec son approche documentaire réaliste et sa vision sans concession d’une frange de la jeunesse hongkongaise avait fait forte impression sur le public et la critique. Spacked Out, réalisé plus de 10 ans après, se concentrait sur un groupe de jeunes filles désœuvrées de Tuen Mun (une banlieue de HK) et réussissait à nouveau à capter avec justesse un certain visage de la jeune génération locale.

L’action de Besieged City se passe cette fois-ci à Tin Shui Wai. Situé à l’extrême nord des nouveaux territoires, à la frontière avec la RPC, Tin Shui Wai est devenu en quelques années, et sous un flot soutenu d’émigrés Chinois, la principale banlieue à problème de l’ancienne colonie. Nombreux ont été les faits divers scabreux (suicides désespérés, meurtres au sein de mêmes familles…) qui ont fait la triste renommée de la zone résidentielle la plus pauvre de HK.
Dés le début du film (première séquence choc) et tout le long du récit, Lawrence Ah Mon nous décrit une banlieue en crise où les institutions sont dépassées (l’école infestée de triades, la police inefficace) et les lieux de vie viciés par la violence et le désœuvrement. Les hautes tours impersonnelles dominent constamment les personnages, les écrasant de toute leur masse lugubre. Lau inscrit la perte de repère de ses protagonistes dans ce paysage urbain déshumanisé. Il pointe l’architecture impersonnelle de ces hautes tours, où chaque appartement est semblable à une cellule isolée des autres, favorisant l’incommunicabilité et la continuation de secrets inavouables, comme un des facteurs de la désocialisation des jeunes de Tin Shui Wai.

Mais si l’impact de l’environnement est bien mis en valeur, Lau n’en fait pas une excuse facile pour autant, les faiblesses et lâchetés personnelles des personnages sont également à l’origine de leurs malheurs. Jun, par exemple, n’a jamais le courage de prendre son destin en main. Son frère, Ling, fait preuve d’un égoïsme constant, ne se préoccupant que des évènements l’affectant personnellement.
Laissé à eux-mêmes, sans exemples positifs à suivre, les protagonistes tombent logiquement dans la petite délinquance et les plaisirs destructeurs. Lau n’y va pas avec le dos de la cuillère en décrivant le désœuvrement et la perte de valeurs morales dans laquelle s’enfonce les personnages : Concours de prise de drogue, trafics en tous genres, cambriolages, viols en groupe… L’accumulation de malheurs et d’événements tragiques pourrait nuire au réalisme de l’ensemble mais la justesse du casting (tous débutants) et de la direction d’acteur, la crédibilité des émotions et des attitudes lors de ces séquences font passer la pilule.

Bien qu’il conserve un visuel proche du documentaire (caméra à l’épaule, couleurs ternes et réalistes), Lau poursuit l’évolution qu’il avait entamée avec Spacked Out vers davantage de sophistication (cf voir la séquence d’avortement très stylisé du long métrage de 2000). Celle-ci se ressent en premier lieu dans le scénario, prenant la forme d’une investigation criminelle, construite en flash-back. Chaque intervenant rencontrée apporte une pièce au puzzle jusqu’à la révélation dramatique finale. Le procédé pourrait être laborieux mais les personnages sont suffisamment attachants et le script suffisamment inventif pour que l’ensemble conserve l’attention du spectateur sur la durée. Lau n’hésite également pas à placer davantage de séquences stylisées au cours du récit, un bon moyen de visualiser avec le maximum d’impact la perte de repères des adolescents.

Avec son parfum social, Besieged City conserve ce qui a fait la force du cinéma de Lawrence Ah Mon tout en apportant suffisamment d’éléments nouveaux pour ne pas apparaître répétitif. Cette évolution du réalisateur trouve une forme encore plus surprenante avec City Without Baseball. Une nouvelle fois, le thème de ce long métrage est la jeunesse de Hong Kong mais dans une approche nettement plus optimiste, un peu comme Gimme Gimme avait été le versant lumineux du noir Spacked Out au début des années 2000.

Film critiqué dans le cadre du HKIFF 2008.
Arnaud Lanuque 4/30/2008 - haut

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 4/30/2008 Arnaud Lan...

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