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Critiques Express

La Légende du lac    (1972)
The Water Margin et sa suite, All Men Are Brothers, sont les adaptations cinématographiques d'un roman picaresque classique de la littérature chinoise Au bord de l'eau (Shui-Hu-Zhuan) de Shi Nai-An et Luo Guan-Zhong (disponible en texte intégral en deux tomes dans la Bibliothèque de la Pléïade - NRF et dans la collection de poche Folio Gallimard). Bien entendu, les deux films ne couvrent pas l'intégralité du livre (près de deux mille pages !) mais seulement quelques chapitres. La télé nippone lui consacra également une série connue en France sous le nom de "La légende des chevaliers aux 108 étoiles" passée dans les années 80 le samedi soir sur TF1 en seconde partie de soirée.

En s'attaquant à un si gros morceau de la culture chinoise, riche d'une multitude de personnages, la Shaw Brothers affirmait dès l'origine son ambition de réaliser un film prestigieux et monumental. Pour arriver à leurs fins, les studios mobilisèrent pas moins de la quasi totalité des vedettes sous contrat alors en vogue à Hong Kong (beaucoup pour de courtes apparitions, certes, mais elles étaient tout de même là !), le plus grand réalisateur, Chang Cheh, supporté par deux "directeurs d'acteurs" et deux assistants réalisateurs (dont le tout jeune John Woo) et utilisèrent les plus beaux sites de tournage de Clearwater Bay ainsi que les décors les plus impressionnants. Tout était mis en oeuvre pour créer un film somme... ou provoquer un ratage complet !
L'abondance de protagonistes, présentés au fur et à mesure de leur arrivée à l'écran par une note (dans un objectif de clarification ou d'étalage ?), ne complique étrangement pas le film... Mieux, ils n'empêchent pas le scénario d'être aussi mince qu'une feuille de papier à cigarette : tout au long du film, les gentils vont essayer de faire libérer un maître emprisonné par leur faute. En un mot, ils vont jouer aux gendarmes et aux voleurs ! Les évasions s'enchaînent aux captures qui elles-mêmes s'enchaînent aux mises à mort qui s'enchaînent aux évasions, etc. On a parfois l'impression de se retrouver dans ces vieilles productions de la Keystone... Bref, une superbe distribution mal utilisée. A ce titre, la majeure partie des grandes stars n'apparaît que brièvement au début du film (une interminable séance de beuverie destinée à nous décrire le sentiment de camaraderie qui existe entre les membres de la bande des 108 Bandits) pour, en toute fin, prendre part à l'ultime combat. Mais bon, l'affiche est impressionnante et prometteuse !

Il est nécessaire de préciser une chose afin de corriger une fausse idée largement répandue : The Water Margin n'est pas à proprement parler un film d'arts martiaux mais plutôt un film d'aventures, malgré la présence abondante de sommités martiales : David Chiang, Ti Lung, Chen Kuan Tai, Yueh Hua, Wong Chung... et une troupe démente aux chorégraphies des combats (pas moins de quatre personnes, parmi lesquelles les meilleurs). Les spectateurs avides de joutes aux poings ou à l'arme blanche seront indiscutablement déçus si c'est là leur unique préoccupation. Que dire maintenant des rares combats qu'on peut effectivement trouver dans The Water Margin ? Décevant est le mot. Ridicule, parfois... Je pense ici - et c'est terriblement dommage - à la prestation de David Chiang : s'il n'est pas convaincant en joueur de flûte traversière (c'est peut-être difficile ?), il est ridicule en lutteur affrontant des monstres de deux fois sa taille et trois fois son poids, et sa technique de combat consistant en un enchaînement de roulades au sol avec son ennemi est à mourir de rire (ou de gêne...). Cela nous prouve une nouvelle fois - s'il était nécessaire de le faire - que sans de solides chorégraphies martiales, les prestations de David Chiang se réduisent à presque rien (pitoyable acteur, il ne peut trouver son salut que dans l'action). En revanche, les trop courtes apparitions de Ti Lung, Yueh Hua et surtout Chen Kuan Tai sont parfaites.
Comme tout film de Chang Cheh des années 70 qui se respecte, The Water Margin est un film où la violence graphique est abondamment mise à contribution (l'influence de Sam Peckinpah est encore flagrante) : corps transpercés de flèches, giclées de sang, blessures multiples... (A noter qu'elle atteindra des niveaux "gores" dans la suite, All Men Are Brothers !) Nos héros luttent en des temps barbares et le metteur en scène fait tout pour que nous en soyons bien conscients ! Si aujourd'hui cette violence ne choque plus grand monde, il faut savoir qu'en son temps (1972), The Water Margin était considéré comme un film pour adultes.

Plus encore que la prestation ratée de David Chiang, l'énorme faiblesse du film est sa bande originale... On a souvent fait le parallèle entre le western et les films d'arts martiaux (particulièrement ceux de la Shaw Brothers), à juste titre selon moi. Cependant, il existe des limites historiques et culturelles entre ces deux genres de films et des barrières à ne pas dépasser dans les emprunts d'un style à l'autre. Or, la musique de The Water Margin est celle d'un western spaghetti des années 60 qui gâche les plus belles séquences tellement elle est caricaturale... Ainsi, de superbes plans avec des centaines de figurants et d'impressionnants décors (gros point fort du film), au véritable souffle épique, sont réduits à néant au son d'une ritournelle digne de figurer dans Le Bon, la Brute et le Truand ! Désolant...
Sans être trop dur, on peut dire que The Water Margin est une déception, même s'il se laisse tout de même agréablement regarder.
David-Olivier Vidouze 11/16/2003 - haut

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